Puisque mieux vaut tard que jamais, voici le compte rendu de cette course, qui a eu lieu le 14 avril. Je tenais à avoir quelques impressions sur les interwebs pour mes archives...
En émergeant du sommeil, je constate immédiatement que le repos nocturne a été salutaire. Pour une rare fois, j'ai dormi un bon 8-9 heures sans interruption. Disparus, le mal de gorge de la veille et la légère sensation d'être dans les vaps qui l'accompagnait, que j'attribue à ce moment aux moisissures libérées par le démantibulage de la salle de bain du sous-sol (mais qui se révéleront finalement quelques jours plus tard être causées par un début de rhume). Alors que je m'étais couché la veille en penchant vers une non-participation à La Jakours, je me dis maintenant que je n'ai qu'à me rendre sur les lieux de la course et à décider de m'y inscrire ou non en fonction de mes sensations du moment.
Je prends finalement l'autobus et débarque à un peu moins de deux kilomètres du quartier général de la course, question de m'échauffer et d'ajouter un peu de volume autant avant qu'après la course. Je m'entraîne pour un marathon, après tout...
Chaussé de mes princesses, je cours à un rythme facile tout en appréciant de découvrir des rues que je n'avais jamais vues. Le niveau d'excitation augmente: c'est ce matin que je vais me tester, que je vais essayer de répéter ce qui a constitué pour moi un exploit au printemps 2012: courir un 5 km sous les 20 minutes. Malgré quelques problèmes à l'entraînement, j'espère que l'adrénaline et la température plus fraîche qu'au stade de l'UQAC me permettront d'atteindre mon objectif.
Après l'inscription, je ressors courir un peu, y allant de quelques accélérations pour tester la machine et élever la température du moteur. Parlant de température, celle de l'air ambiant a augmenté et se situe maintenant à 6°C, et j'espère que le coupe-vent doublé que j'ai enfilé par-dessus mon t-shirt ne me nuira pas. Autour de moi, je vois d'ailleurs plusieurs coureurs enlever des couches de vêtements. Mais bon, de toute façon il est trop tard pour s'en faire.
Peu avant le départ, pour lequel les coureurs du 5 km et du 10 km sont regroupés, un vétéran du circuit m'informe que le parcours fait 2,5 km et qu'un long faux plat ascendant le rend quelque peu difficile. Mais encore une fois, il est trop tard pour s'en faire.
Les courses sont lancées, et les participants passent en peloton sur les tapis de départ. Une trentaine de mètres après avoir passé ceux-ci, j'ai déjà de l'espace pour commencer à courir à mon rythme. Voulant combler le retard pris dans les premiers mètres et porté par l'effet de groupe, je pousse la machine. Environ une minute plus tard, je constate que mon rythme se tient autour de 3:35/km. En début de course. Sur un faux plat ascendant. Face au vent. Me disant que je suis parti en imbécile et que je vais en payer le prix dans quelques minutes, je relâche très légèrement l'effort.
Comme il n'y a pas de panneaux pour marquer les kilomètres, je me fie à ma montre en espérant réussir à peu près à suivre les tangentes. Une descente me permet de terminer le premier km avec une bonne marge sous mon objectif, mais l'allégresse du départ est maintenant terminée, et c'est la souffrance qui prend le dessus. Dans la deuxième moitié du deuxième km, je n'en reviens pas de la distance qu'il me reste encore à parcourir à ce rythme. Je me dis qu'à 41 ans, je commence à me faire vieux pour me pousser à ce point. C'est décidé, ce sera mon dernier 5 km. Qu'est ce que ça change dans la vie que je coure un 5 km en 20 minutes ou en 30 minutes? Rien. Est-ce que ça a un effet sur la vie de quelqu'un? Non. Est-ce que ça apporte quelque chose à la société? Non. Est-ce que ça change quoi que ce soit à ma vie? Non plus. Oui, ce sera la retraite des 5 km après cette course, mais pour l'instant je continue de m'efforcer à atteindre l'objectif.
Je maintiens un rythme endiablé jusqu'à la fin du premier tour, dont la dernière ligne droite apporte un peu de distraction, alors que nous croisons les meneurs. Je reconnais certains visages familiers: le gars qui ressemble au joueur de la NBA Steve Nash, la belle Nadia Bolduc, meneuse chez les femmes, le monsieur d'un certain âge, etc. J'oublie de prendre le partiel en contournant le cône orange qui marque la fin du premier tour, mais je sais que je dispose de quelques dizaines de secondes d'avance sur mon objectif. Il reste maintenant à faire une deuxième fois ce que je viens de terminer...
À la fin du 3e km, je constate que je pourrais me permettre de faire le reste de la course à 4:15/km et atteindre mon objectif quand même. C'est presque dans le sac, mais je continue néanmoins à pousser fort. Même chose après le 4e km, après lequel j'ai toujours un bon 30 secondes d'avance. Je relâche toutefois quelque peu l'accélérateur dans la montée du début du 5e km, question de ménager mes jambes qui en arrachent et de conserver assez d'énergie pour terminer en force.
Nous croisons de nouveau les meneurs du 10 km, qui ont entamé leur troisième tour et ont creusé l'écart par rapport à notre partie du peloton. J'aperçois la ligne d'arrivée. Enfin, ça achève! Rendu à une soixantaine de mètres de l'arrivée, j'accélère pour aller chercher quelques coureurs. Les jambes vont bien, la foulée est bonne, et je réussis à atteindre des vitesses que je ne travaille jamais à l'entraînement. C'est avec cette sensation grisante que je termine la course. Chrono: 19:23, soit 33 secondes plus rapide que mon temps de l'an dernier à St-Laurent. Complètement crevé, je ne réussis même pas à répondre à un inconnu qui a terminé derrière moi et qui me félicite en passant.
Quelques heures plus tard, après avoir entré mon temps du jour dans le calculateur de McMillan, je me mettrai à échafauder des plans pour réussir à courir un 10 km sous les 40 minutes. Et je me demanderai quel chrono il me sera possible d'atteindre lors de mon prochain 5 km.
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