samedi 16 mars 2013

15 km des Pichous 2013

Ce midi avait lieu la 44e édition du 15 km des Pichous. J'ai fait partie du contingent de plus de 1300 coureurs et marcheurs qui y ont pris part, un nombre qui s'est approché dangereusement du record de participation établi en 1983, et qui l'a peut-être même dépassé, aux dires de l'organisateur de la course Mario Boily (qui a toutefois déclaré avant le départ que le comptage final restait encore à faire). L'augmentation de participation et le déménagement du point de rendez-vous à la Cité St-François ont fait en sorte que le quartier général de la course paraissait surpeuplé à certains moments, mais tout s'est finalement déroulé dans l'ordre et le départ a pu être donné à l'heure prévue, soit midi pile.

Pour ma part, si les Pichous ne constituaient pas la principale course de cette première partie d'année (c'est plutôt le marathon d'Ottawa), je voulais bien faire et j'avais comme objectif de réussir un temps sous les 1h05. Jusqu'à ces derniers jours, j'avais bon espoir d'atteindre l'objectif en question, compte tenu que les rues de la ville sont libres de neige et de glace depuis environ 2 semaines. Les prévisions météo, qui annonçaient un temps assez froid pour aujourd'hui, m'ont toutefois fait déchanter quelque peu: plus il fait froid, plus j'ai de la difficulté à monter des côtes très inclinées, lesquelles sollicitent le système respiratoire de façon importante. À -20˚C, il m'est même arrivé d'avoir quelques petits étourdissements en montant l'infâme côte Talon ou celle du Parasol. Et comme courir vite sollicite aussi beaucoup le système respiratoire, je me disais que je risquais d'en arracher pendant la course.

Il faisait -12˚C quand le peloton s'est élancé, mais les rayons du soleil augmentaient la température ressentie. Un vent de plus de 20 km/h faisait descendre le facteur de refroidissement éolien sous -20, mais comme il venait de l'ouest-nord-ouest, nous allions l'avoir de dos pendant la quasi totalité de la course.

Comme d'habitude dans les courses organisés, un grand nombre de coureurs plus lents se sont placés vers l'avant du peloton, ce qui a rendu le départ assez chaotique. Je me suis retrouvé «emprisonné» à quelques reprises, avec des coureurs plus lents que moi de tous les côtés, ce qui m'empêchait de dépasser et de pouvoir aller à mon rythme. Après environ 600 m cependant, tout est rentré dans l'ordre et j'ai pu me concentrer sur le rythme à adopter pour réussir à terminer la course à l'intérieur du temps désiré tout en évitant de la finir en rampant...

Ayant participé aux Pichous en 2009 et en 2011, j'étais allé «étudier» le dénivelé du parcours dans les archives de mon compte Garmin Connect hier soir. De ce petit examen, j'ai conclu qu'il était commode de séparer le parcours en 3 parties égales de 5 km: un premier tiers presque tout en descente qui se termine à toutes fins pratiques dans un trou; un deuxième tiers qui commence par la plus grosse montée du parcours, se poursuit avec un faux plat ascendant et se termine par la méga descente de la côte de St-Jean-Eudes, qui dure environ 1,5 km; et un dernier tiers plus plat mais qui présente tout de même quelques «buttes». Mon but était de partir de façon assez agressive pour prendre de l'avance sur le rythme qui me permettrait de faire 1:05:00 (4:20/km), de passer à travers la montée du début du 6e km sans subir trop de dommages, d'arriver au bas de la côte St-Jean-Eudes toujours dans les temps, et d'espérer que l'adrénaline et mes entraînements sur piste des dernières semaines me permettraient de tenir le rythme dans les 5 derniers km.

En vert, le dénivelé du parcours, tel que mesuré pendant ma course de 2011. Image tirée de mon compte Garmin Connect.


À la fin du 1er km, nous avons tourné à gauche pour prendre le boulevard René-Lévesque vers le nord, dans la seule partie du parcours où nous allions partiellement faire face au vent. Comme prévu, ce fut froid et difficile par moments. Heureusement que la rue allait en descendant, ce qui contrebalançait l'effet du vent. J'ai beaucoup dépassé dans cette partie du parcours, et je me suis mis en tête de suivre un coureur qui semblait assez rapide, en espérant que ça me pousse à me surpasser comme pendant le demi-marathon de la zone portuaire de Chicoutimi en octobre dernier.

Le parcours, en rouge. Image tirée de mon compte Garmin Connect.


Après avoir couru un peu plus de 2 km sur René-Lévesque, nous avons repris vers l'est sur le boulevard Saguenay et avons retrouvé un vent de dos, ce qui a fait du bien! Toutefois, en entendant un gars derrière moi dire qu'il visait un temps sous les une heure, je me suis dit que j'étais peut-être parti trop vite... J'ai néanmoins gardé le même niveau d'effort jusqu'au fond du «trou» de la fin du 5e km, ce qui m'a permis de compléter le premier tiers de l'épreuve en 21:01, soit avec une quarantaine de secondes d'avance sur le rythme de 4:20/km. Le premier vrai test s'en venait cependant, avec la plus grosse montée du parcours, qui m'avait fait beaucoup souffrir il y a 2 ans alors que la course s'était déroulée pendant une tempête de neige.

La montée en question m'a paru beaucoup plus facile cette fois-ci, en partie parce que nous courions sur l'asphalte, en partie parce que je me suis beaucoup amélioré dans le «grimpage» de côtes. Ça ne m'a pas empêché de me faire dépasser par quelques coureurs et de me faire distancier par le peloton que je poursuivais, lequel comprenait le gars que je m'étais mis en tête de suivre au 2e km et deux coureuses qui semblaient en lutte l'une contre l'autre. C'était très intéressant à suivre, mais je n'avais pas ce qu'il fallait à cette étape de la course pour maintenir un rythme qui m'aurait permis de demeurer spectateur... C'était comme si la côte m'avait enlevé du jus.

Je me suis alors retrouvé un peu seul dans mon monde, les autres coureurs étant soit loin devant, soit loin derrière. Comble de malheur, mon ischio gauche, qui m'avait causé des problèmes dans mes quelques dernières sorties, a commencé à se manifester au 7e km. Rien qui me forçait à boiter, mais je me demandais si je devais ralentir pour éviter de causer des dommages qui me tiendraient à l'écart de l'entraînement pour quelques semaines. J'ai décidé de continuer, me disant que je ne course pas souvent, que les Pichous sont une compétition importante et qu'au pire je pourrais toujours ralentir plus tard si la douleur devenait trop préoccupante.

Pendant la longue descente à St-Jean-Eudes, la douleur était plus forte, ce qui m'a incité à ne pas trop pousser. J'ai néanmoins dépassé 2 coureurs. Je me suis également fait dépasser par 2 coureurs, dont l'un allait vite sans même avoir l'air de forcer! On aurait presque dit qu'il survolait la route. J'ai trouvé ça à la fois un peu insultant pour mon ego et super beau à voir... À un certain moment, j'ai regardé ma fréquence cardiaque sur ma montre: 133 bpm. Vraiment, le défi de cette longue descente était plus musculaire que cardio! Dans la dernière portion de la côte, j'ai par ailleurs pu apprécier la vue sur la rivière Saguenay, qui était d'un bleu superbe!

Jetant un autre coup d'oeil à ma montre une fois arrivé au bas de la côte et à la fin du 10e km, j'ai pu constater que j'avais environ 50 secondes d'avance sur mon objectif. Si mon ischio tenait le coup, mes chances d'atteindre mon but étaient excellentes. En plus, le «repos» de la longue descente m'avait permis de refaire mes forces, et je sentais que j'en avais encore sous le capot. J'ai donc accéléré à partir du 11e km, me disant que mon ischio ou les quelques montées allaient peut-être finir par me ralentir.

Mais la douleur dans mon ischio a diminué (effet de l'adrénaline?), et les côtes m'ont à peine ralenti. En plus des participants au volet marche, qui étaient partis une heure avant nous, je me suis mis à aller chercher les coureurs devant moi, et ce même dans les montées, ce qui était très motivant. Je crois avoir gagné une bonne dizaine de positions dans les 4 derniers km. Je suis même allé chercher le gars qui semblait littéralement voler sur la chaussée, une des deux filles qui étaient en lutte au 6e km (et sans doute après), ainsi qu'un dernier coureur à une vingtaine de mètres de l'arrivée, que j'ai finalement franchie en 1:03:20 selon ma montre. Mission accomplie, donc.

Pour les deux derniers km, mon rythme moyen a été de 4:00/km! C'est vraiment très motivant d'avoir fini de cette façon, et ça me rassure sur ma capacité de courir un 5 km sous les 20 minutes encore une fois cette année, un «exploit» que j'avais réussi par la peau des dents l'an dernier.

Mais aussi, cette course m'a rappelé encore une fois à quel point j'aime les distances du 3000 m au demi-marathon, qui permettent de courir vite. Ce qui me fait douter de la justesse de mon choix de m'inscrire à mon 1er marathon ce printemps. Mais bon, je voulais aussi essayer quelque chose de nouveau cette année en course à pied, alors ça doit être une bonne décision...

Pour ce qui est de mon ischio, l'application de froid environ une heure après la course a calmé un peu les choses. Il faudra voir si ce petit bobo m'handicapera au cours des prochains jours ou des prochaines semaines. Pour l'instant c'est encourageant.

3 commentaires:

  1. C'est une excellente description de ta course. Je te souhaite que ton ischio se calme dans les prochaines semaines.

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  2. Félicitations pour cette mission accomplie. Bonne guérison de l'ischio.

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  3. Merci messieurs! L'ischio va mieux ces temps-ci, mais il est encore fragile.

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