Même si j'étais loin de déborder de confiance à l'approche de cette course, jamais je n'aurais pensé que ça se passerait aussi mal. Depuis mon 10 km de la Classique du parc Lafontaine de 2010 et l'énorme progression qui s'en est suivie, l'adrénaline de la compétition m'avait en effet toujours permis de tirer le meilleur de moi-même malgré des conditions ou une préparation qui n'étaient pas toujours optimales. Jusqu'à samedi...
Comme je l'ai écrit plus haut, la confiance ne régnait pas en vue de cette course. En plus d'être dans un creux de vague à l'entraînement depuis l'été (avec un regain d'énergie depuis environ 3 semaines, il faut dire), j'en ai arraché pendant toutes mes séances d'entraînement spécifique pour le demi, sauf la dernière, une semaine avant la course. M'étant entraîné pour faire sous les 1h30 (4:15/km), j'en avais d'abord conclu que mon objectif était simplement trop ambitieux pour mon niveau de forme actuel, mais que battre mon record de 1:32:37 (4:23/km) était tout à fait à ma portée. En ressortant un de mes vieux fichiers des boules à mites, j'ai cependant noté que mon nombre de battements cardiaques par km, qui est un bon indicateur du niveau de forme, était supérieur à l'an dernier même pour ma séance de la semaine dernière. Ce n'était pas bon signe.
Toujours est-il que j'espérais tout de même que l'adrénaline me permettrait de faire un temps qui se rapprocherait de mon record. Ça n'a pas été le cas...
Tout s'est passé normalement en début de course (laquelle a été lancée à 9h57 alors que le départ était prévu à 10h, tant pis pour ceux qui ont eu besoin de faire un arrêt aux puits de dernière minute...), avec la navigation dans le peloton et les ralentissements et accélérations rapides que ça implique. Disposant d'assez d'espace pour prendre mon rythme après quelques centaines de mètres, je me suis efforcé de ralentir un peu pour adopter une cadence que je croyais pouvoir maintenir pendant un peu plus d'une heure et demie. Vers la fin du premier des 5 tours de la course, j'ai commencé à ralentir sans le vouloir, mais j'avais l'impression que tout était toujours sous contrôle: mon rythme moyen de 4:22/km au 1er tour me permettait d'être dans les temps, et je croyais avoir assez d'énergie pour pouvoir aller plus vite.
Peu après le début du 2e tour, je me suis fait dépasser par quelques personnes alors que je maintenais un niveau d'effort constant. Des énarvés qui s'agitaient et qui allaient sans doute en payer le prix plus tard dans la course... En regardant ma montre, j'ai toutefois réalisé que c'est moi qui avais encore ralenti. Je me tenais au dessus du 4:25/km, dépassant les 4:30/km à certains moments. Et je me sentais de plus en plus sans énergie.
Les choses ont encore empiré dans la portion du parcours direction est, face au vent. J'ai continué à ralentir et à me faire dépasser. Même si je poussais pour m'accrocher à ceux qui me dépassaient pour m'abriter du vent, j'étais incapable d'aller plus vite et de garder le contact. L'expression anglaise sitting duck m'est venue plusieurs fois en tête. Je n'avançais plus et j'étais une proie facile. Songeant de plus en plus à abandonner, je commençais à avoir envie de m'étendre au bord du parcours...
Le retour vers l'ouest avec le vent de dos a à peine amélioré les choses. Je me sentais seulement un peu moins mal, mais je continuais à ralentir et mon estomac était couci-couça. Être tout près de 150 bpm à 4:48/km sur du plat et avec un vent de dos, ce n'est pas normal pour moi.
Je venais de me convaincre de ne pas abandonner tout de suite à la fin du 2e tour, d'en essayer un 3e juste pour voir comment ça irait, quand j'ai été pris d'un point au ventre. Ce fut le coup de grâce. Au nombre demis que j'ai fait en course et à l'entraînement, courir 21 km n'est pas un défi pour moi. Si, un jour donné, mon corps ne me permet pas de courser et que je ne tire aucun plaisir de l'acte de courir, aussi bien tout remballer et attendre une meilleure journée.
Ce fut néanmoins difficile de quitter le party. J'ai terminé le 2e tour tant bien que mal, étant forcé de marcher à deux reprises pour faire diminuer l'intensité de mon point au ventre. Même ma tentative de sprint dans le but de me défouler, à quelques centaines de mètres de l'arrivée, a été sans vie. J'ai finalement arrêté pour de bon après 8,3 km et 37:52 d'effort, selon ma Garmin.
Comment expliquer mon écroulement de samedi? Il faudra que j'y réfléchisse, mais pour l'instant tout est sur la table: manque de régularité à l'entraînement ces derniers mois à cause de blessures, horaire chargé et stress élevé de ces derniers temps, manque d'entraînement en intervalles, coup de vieux, mauvaise gestion de mon alimentation dans les 24h précédant la course, mauvaise journée tout simplement, problème de santé, aucune de ces réponses, toutes ces réponses, certaines de ces réponses un 'tit peu, beaucoup, passionnément, peut-être, etc. J'y reviendrai peut-être...
Toujours est-il que je peux difficilement me plaindre: côté amélioration et performances en course, j'ai été gâté ces 3 dernières années. Comme dirait sans doute Jean Perron, tout avait roulé sur l'huile pour moi! Il restera à voir comment se passera mon entraînement au cours des prochaines semaines.
Avec ta progression des dernières années... je ne suis même pas inquiet...cette compétition...c'est juste pour te fouetter! :) Tu en sortiras plus fort
RépondreEffacerIl y a de ces courses et on n'y peu rien. Tu nous reviendra en pleine forme bientôt.
RépondreEffacerMerci pour vos bons mots messieurs. J'espère que vos prédictions se réaliseront!
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