dimanche 28 février 2010

Une fraction de clignement d'oeil

La Canadienne Christine Nesbitt a été 0,02 seconde plus rapide que la Néerlandaise Annette Gerritsen pour rafler la médaille d'or du 1000 m dames de patinage de vitesse longue piste aux jeux olympiques de Vancouver. Deux centièmes de seconde sur un temps de 1min16,56s, c'est en gros un écart de 0,03%. Kristina Groves, une autre Canadienne qui participait à la compétition, a raté le podium de 0,06s, et la 1ère place de 0,22s.

Et que dire de Devon Kershaw, qui a raté le podium de 0,6s, sur un temps de 2h5min37s au 50 km hommes de ski de fond plus tôt aujourd'hui, soit un écart de 0,008%.

Des années d'entraînement pour que ça finisse ainsi.

C'est trop pour moi. Vivement le retour de l'Attaque à 5 pour voir Jean Perron et compagnie s'époumoner au sujet du froncement de sourcil observé chez Jacques Martin à 3:31 de sa conférence de presse du jour alors qu'il discutait du temps d'utilisation de Tom Pyatt.


La diplomatie

T'es un nobody qui choisit de faire de la place dans son horaire de la fin de semaine pour passer du temps avec d'autres nobodys de presque tous les âges qui évoluent dans presque toutes les sphères de la société: comptable, travailleur d'usine, scientifique, futur policier, conseiller en ressource humaines, vendeur d'assurances, etc. Ce qui réunit ce groupe aussi disparate, c'est la passion pour une activité -un sport d'équipe- que tous ont probablement commencé à pratiquer quand ils étaient enfants.

On pourrait même dire qu'à quelque part, pratiquer ce sport d'équipe -celui-là ou un autre, peu importe- c'est se créer une petite bulle d'enfance dans notre vie d'adulte: on oublie pour un temps les REER, le rapport d'impôt, le collègue de travail chiant, la pinte de lait à aller chercher à l'épicerie, le rendez-vous au garage, le lavage à faire, et autres tracas de la vie quotidienne, et on JOUE.

Je ne sais pas pour toi, mais moi c'est à peu près les seul moments pendant lesquels je suis concentré à 100% sur le «ici» et le «maintenant». Prends M, par exemple. Il est capable d'accélérer beaucoup plus rapidement que le reste d'entre nous. Il faut donc s'en méfier, car il peut nous contourner facilement lorsqu'il s'y met. Le meilleur moyen de le neutraliser, c'est d'essayer de faire en sorte qu'il ne puisse pas avoir possession de la balle, en se plaçant dans la ligne de passe pour empêcher qu'un coéquipier puisse la lui envoyer (dans ce cas, il faut régulièrement regarder derrière soi, car M est un joueur intelligent qui, lorsqu'il constate qu'il est couvert, se déplace rapidement et silencieusement de façon à créer une nouvelle ligne de passe) ou en prévoyant le jeu de façon à être en position de poker la balle avant qu'il ne réussisse à la récupérer. S'il court vers nous avec la balle en sa possession et s'apprête à essayer de nous déjouer, un bâton tenu d'une main avec la palette au sol devant soi maximise les chances de l'arrêter en pokant la balle. Il y aussi P, qui court peu mais a un tir puissant et précis, et est un véritable mur en défensive qui arrête à peu près tout ce qui passe à moins de 2 mètres autour de lui. Quand on joue contre lui, il ne sert à rien d'essayer de faire une passe de son côté de terrain. Mieux vaut se servir de sa rapidité (quand on en a) pour le contourner à distance ou changer de côté de terrain pour faire face à l'autre défenseur. Et je pourrais continuer longtemps avec A, très rapide et qui a de si bonnes mains qu'elles semblent parfois aller plus vite que son cerveau et qu'il se déjoue lui-même avec ses feintes, F, joueur lent qui a un tir très précis et est un bon pokeur, etc. Bref, j'ai un fichier mental sur chacun des joueurs, et je consulte constamment ces fichier pendant le déroulement du jeu. Penser à tout ça, en plus d'essayer de prévoir le jeu que l'équipe adverse s'apprête à essayer de faire, ou de tenter de construire soi-même un jeu, permet de donner du repos au hamster qui court normalement tout le temps dans la roue située dans notre tête. J'aime croire que c'est bon pour la santé mentale.

Il n'y a pas de prix ou de trophées remis au gagnants, pas plus qu'il n'y a d'équipes fixes. Le hasard nous fait jouer avec et contre tout le monde à un moment ou l'autre. Bref, nous jouons pour le fun et pour garder la forme, même si c'est toujours plaisant de gagner et un peu plate de perdre.

J'ai donc beaucoup de difficulté à voir ce que ton «je reviendrai p'us icitte, je peux pas jouer avec du monde qui jouent comme ça!» et ton chiâlage contre tes coéquipiers quand tu perds peuvent apporter dans ce contexte. C'est ça, reste donc chez vous avec ton mémérage de cour d'école du primaire, au lieu de gâcher l'ambiance pour tout le monde! C'est pas parce qu'on retombe un peu en enfance en jouant qu'on doit oublier tout ce qu'on a appris depuis l'âge de 12 ans.

Mais non, tu as mentionné après le match que tu reviendrais la semaine prochaine et les semaines suivantes, même si tu ne sembles pas t'amuser beaucoup avec nous. Est-tu masochiste, ou es-tu simplement un agrès?

(Mal)Heureusement, la diplomatie nous empêche parfois de dire les choses.

samedi 27 février 2010

Bilan de la semaine pseudo-athlétique du 21/02/2010

Dimanche: Récupération du demi-marathon hypothermique, qui m'a passablement amoché.
Lundi: Séance de musculation. Rien à signaler.
Mardi: Sport de salon uniquement.
Mercredi: Musculation.
Jeudi: 1ère sortie de course post-demi-marathon. Distance prévue: 5 km. Arrêtée après 4 km pour cause de douleur à la bandellete IT droite. Mollet gauche endolori après la course.
Vendredi: Musculation.
Samedi: 90 minutes de hockey cosom. Temps passé sur le terrain: environ 60 minutes. Aucune douleur aux jambes pendant ou après!

jeudi 25 février 2010

À la monsieur Caron

C'est aujourd'hui que j'ai testé mes jambes pour la première fois depuis mon demi-marathon de samedi dernier. Déception. Tout avait pourtant bien commencé: aucune douleur ou sensation étrange, une belle petite neige tombait, et j'avais de l'énergie. Malheureusement, j'ai commencé à sentir «quelque chose» sur le côté extérieur du genou droit au 4e km des 5 km prévus de ma sortie. 1 ou 2 minutes plus tard, la sensation s'est transformée en douleur, qui est devenue de plus en plus forte. J'ai donc fini par arrêter de courir (après exactement 4 km, pur hasard) pour éviter que ça dégénère.

Au moins, la douleur a disparu dès que j'ai arrêté de courir. Présentement, je sens quelque chose et mon genou craque beaucoup, mais ça ne fait pas mal.

Cependant, la sensation de fatigue et de tension au mollet gauche a repris pendant que je marchais vers chez moi, et elle est toujours présente. Décidément, ce blogue commence à ressembler à un long sketch de Rock et Belles Oreilles mettant en vedette M. Caron...

Pour l'instant, mon plan de match est de:

1) Arrêter la course à pied pendant une semaine, afin de donner une chance à ma bandelette.

2) Faire du vélo stationnaire quand j'irai au gym, question de minimiser ma perte de VO2 max pendant ma période d'inactivité, qui pourrait malheureusement être plus longue qu'une semaine. Ceci dit, mon appréciation du vélo stationnaire ou des autres appareils cardio qu'on retrouve dans les gymnases pourrait être résumée par une citation d'un célèbre philosophe américain nommé Homer Simpson: «BOOORIING!» Mais bon, il faut bien entretenir la machine!

3) Acheter un foam roller, parce qu'il y a des chances que ce bidule puisse aider à accélérer la guérison.

4) Aller quand même à mon hockey cosom samedi. L'an dernier, j'ai continué à jouer pendant que j'étais blessé à la bandelette, et je n'ai jamais ressenti de douleur. La douleur apparaît seulement quand je passe un certain temps à courir sans interruption, ce qui n'est pas le cas au cosom, qui nécessite de faire des sprints isolés. Je serai tout de même attentif aux sensations dans mon mollet gauche, et j'essaierai de me ménager (pas évident, car c'est tellement facile de se faire prendre au jeu!).

À suivre.

mercredi 24 février 2010

Hypocondrie pepérienne

Ce n'est pas bon pour la tranquillité d'esprit de lire des textes traitant de blessures sportives. Trop facile d'être pris d'un accès d'hypocondrie! Ce soir, après avoir refusé d'aller remplacer dans une équipe de cosom formée d'amis (je voulais ménager mes jambes en leur épargnant une multitude de départs et arrêts brusques entrecoupés de petits sprints...) et regardé une partie du non-match Canada-Russie (6-1 tôt en 2e période!), j'ai décidé de me «culturer» un peu sur les causes possibles de mes douleurs chroniques aux mollets. Ce que j'ai lu ne m'a guère rassuré.

Tim Noakes parle de «déchirures musculaires chroniques» (chronic muscle tears), qui ne peuvent pas guérir simplement avec du repos. L'aide d'un physiothérapeute est nécessaire. Le/la physio en question doit effectuer des cross-frictions, manipulations dont Noakes dit qu'elles peuvent être tellement douloureuses que le terme crucifixions serait plus indiqué pour les décrire... Rien de très rassurant, d'autant plus que je n'ai présentement pas d'assurance qui couvre des séances de physio.

Les quelques sites internet que je suis allé consulter semblent aussi indiquer que les déchirures musculaires chroniques aux mollets ne guérissent pas toutes seules. Ça prend à tout le moins des massages. C'est déjà mieux que des crucifixions! J'y ai également lu que des muscles du mollet endommagés imposent un stress supplémentaire au tendon d'Achille, qui peut finir par être endommagé à son tour. Justement, il m'arrive d'avoir mal aux tendons d'Achille. En fait, je ressens de petites douleurs au tendon d'Achille gauche depuis mon demi-marathon.

De plus, je pense que mon problème se situe du côté du muscle soléaire. Ce muscle est recouvert par le muscle gastrocnémien et forme avec celui-ci le triceps sural. Les deux muscles se rejoignent dans leur partie inférieure pour former le tendon d'Achille. La partie supérieure du gastrocnémien est rattachée au fémur, alors que le soléaire se rattache à la fibula (apparemment que le péroné est maintenant désigné sous ce nom). Je me suis justement rendu compte ces derniers jours que la région située près du point d'attache avec la fibula était douloureuse.

En ce mercredi soir, je ressens toujours de légères douleurs et de la fatigue dans les mollets, particulièrement du côté gauche. Il est cependant très possible que je sois en train de m'en faire pour rien, et qu'une petite sortie de course facile me remette sur le piton. Ce ne serait pas la première fois. Demain après ma course, j'en saurai un peu plus. Et chose certaine, je devrai commencer tôt ou tard à faire des exercices pour renforcer mes mollets.

lundi 22 février 2010

Les endorphines et la course

Suite à mes mésaventures du demi-marathon hypothermique, et après avoir lu le compte rendu de Véronique pour qui cette même course semble avoir été une expérience plutôt zen, j'ai eu l'idée d'écrire un petit billet sur ces moments agréables que la course nous fait parfois vivre, question de me changer les idées de mes blessures de guerre et de me rappeler que la course à pied, ce n'est pas seulement des objectifs et des plans d'entraînement. Je veux parler de ces moments pendant lesquels on se sent débordant d'énergie, quand le paysage et les endorphines se combinent pour nous faire vivre un trip 100% naturel, kasher, halal, tout ce que vous voulez.

Voici donc, en l'honneur des jeux olympiques qui se déroulent parait-il en ce moment (on n'en entend tellement pas parler...), mon podium de l'épreuve mes-trips-d'endorphine-survenus-pendant-des-sorties-de-course en 2009:

Or: au cimetière Mont-Royal, pendant une sortie d'un peu moins de 10 km, l'été dernier (13 juillet). Parti de devant la statue de George-Étienne Cartier, j'avais fait l'ascension par le chemin Olmsted et fait un tour de la boucle en haut, avant d'aller rejoindre l'avenue du Mont-Royal en passant par le cimetière. La montée s'était bien passée, et je débordais d'énergie pour la descente. Peu après mon entrée dans le cimetière, une pluie très faible s'était mise à tomber. La combinaison de cette petite pluie rafraîchissante et de la vue de ce cimetière à flanc de montagne éclairé par le soleil bas qui était visible avait quelque chose de surnaturel, pour ne pas dire féérique. L'athée très terre-à-terre que je suis a alors parlé aux morts (dans ma tête seulement, les endorphines n'étant pas une drogue assez forte pour me faire parler tout seul à voix haute...): «vous autres vous êtes morts, mais moi je suis vivant, je peux voir ça, maudit que c'est le fun!» Voilà, c'est dit. J'ai parlé aux morts, mais pas à voix haute. La sénilité se chargera de me faire monter sur le barreau suivant de l'échelle de la folie.

Argent: dans les rues de Côte-St-Luc, à l'automne (le 3 novembre en après-midi, selon mon logbook). Mon parcours de cette journée, que je faisais pour la 2e ou 3e fois, passait dans une de ces rues bordées de gros arbres dont les branches et le feuillage forment pratiquement un toit au dessus de la rue (je ne sais pas si on pourrait employer le mot «canopée» ici). Les vents particulièrement forts déplumaient les arbres à un rythme accéléré. Une quantité incroyable de feuilles rouges, jaunes, oranges, virevoltaient autour de moi avant d'aller s'ajouter au tapis multicolore dans la rue. Je me souviens de m'être dit: «il neige des feuilles!»

Bronze: au parc René-Lévesque, à Lachine, que j'ai découvert grâce au blogue de Geneviève. Arrivé à l'extrémité ouest de la presqu'île, après avoir couru près de 10 km d'une sortie de 15 km, j'ai constaté avec surprise que le soleil était tout juste au-dessus de la ligne d'horizon. J'ai pu assister au coucher du soleil avec le lac St-Louis à l'avant-plan. Ça s'est passé en novembre. Après ça, on en arrive presque à oublier les fois où on a eu le malheur de s'aventurer dans ce parc au crépuscule pendant l'été et qu'on a sniffé des maringouins parce qu'on venait d'entrer sans le savoir dans un nuage dense de ces merveilleux compagnons de nos étés, et qu'on a donc omis de retenir son souffle.

Bon. Voilà. Retour sur terre: pour l'instant, ça regarde bien pour ma bandelette. Je peux descendre des escaliers à ma vitesse habituelle (en courant), ce qui est bon signe dans mon cas. Un test plus important aura cependant lieu jeudi, lorsque je ferai ma 1ère sortie de course post-demi. Il faudra aussi que je fasse une peu de lecture pour en savoir plus sur les douleurs que je sens aux mollets depuis plusieurs mois et qui empirent lentement avec le temps...

dimanche 21 février 2010

Demi-marathon hypothermique de Montréal

Quoi de mieux, pour commencer un blogue qui portera en grande partie sur la course à pied, qu'un compte-rendu de course? Hier matin, ma carcasse pepérienne a en effet pris part au demi-marathon hypothermique de Montréal, au parc Jean-Drapeau. Il s'agissait pour ladite carcasse d'une première présence à cette course, et d'un 3e demi-marathon à vie.

Arrivé au parc Jean-Drapeau vers 8h10 (la course débutait à 9h), je suis allé faire un petit tour dans les sentiers environnants pour répondre à la question-clé de ce samedi matin: courir avec ou sans Yaktrax? Même si le circuit Gilles-Villeneuve était censé être sur l'asphalte, les sentiers que nous allions emprunter risquaient d'être recouverts de neige et/ou de glace. 1er diagnostic: même s'il y avait de la glace à certains endroits, l'adhérence semblait être assez bonne pour que l'on puisse courir sans aide. Après être allé chercher ma puce électronique, m'être changé et avoir laissé mon sac à la consigne, je suis allé courir sur une partie du parcours pour confirmer mon choix et pour me réchauffer. Tout semblait beau, et la petite neige qui tombait ne posait pas de problème: selon les prévisions météo, il n'était pas censé y avoir d'accumulation notable. Erreur!

C'est donc avec la béatitude du pauvre naïf que j'ai commencé cette course. Tout s'est très bien passé au début, et l'adhérence était en effet très bonne, même si une mince couche de neige recouvrait le sol. Cependant au 2e km, alors que nous nous dirigions vers le bassin olympique, j'ai vu du coin de l'oeil 2 coureurs passer près de tomber. Des plaques de glace étaient cachées par la couche de neige. «Heureusement que je regarde où je mets les pieds», ai-je pensé sans ralentir le rythme. 30 secondes plus tard, c'était moi qui perdais pied, et j'atterrissais sur le genou droit. (Cet incident me donne à penser que les cheveux que je crois voir blanchir dans le miroir à mesure que les années passent deviennent en fait blonds...) Je me suis relevé et j'ai répondu que ça devrait aller au gars qui me demandait si j'étais OK. Un autre coureur est par la suite tombé lui aussi, à quelques mètres de moi. Heureusement pour tout le monde, les conditions étaient bien meilleures sur le circuit Gilles-Villeneuve. Le reste du 1er tour s'est bien passé, et j'étais légèrement en avance sur mon rythme prévu de 5:12/km.

Au 2e tour (nous devions courir 3 boucles d'environ 7 km), j'ai beaucoup raccourci ma foulée et ralenti le rythme en arrivant à l'endroit où j'avais planté plus tôt. Environ 1 km plus loin, je me suis rendu compte que je n'avais pas vraiment repris le rythme, même si mon degré d'effort ne semblait pas avoir changé, et que j'avais environ 30 secondes de retard sur mon objectif. Doh! J'ai donc accéléré le pas. La neige tombait de plus belle et le circuit Gilles-Villeneuve était maintenant complètement enneigé, mais l'adhérence était tout de même potable. C'est aussi pendant ce tour que j'ai commencé à ressentir des douleurs au genou droit, qui devait commencer à enfler...

Au 3e tour, la glace devenait de moins en moins un facteur, puisqu'il neigeait toujours et que la couche au sol s'était épaissie. Et des bénévoles avaient aussi eu la bonne idée d'épandre du sable à certains endroits. À mesure que j'avançais, mon inconfort augmentait: douleurs au genou droit, à la cuisse droite, aux mollets et, comble de malheur, à l'extérieur du genou droit, signe que ma bandelette ilio-tibiale se remettait à faire des siennes. Je commençais également à manquer sérieusement d'énergie, et je me suis rendu compte qu'il n'y avait aucune chance que j'atteigne mon objectif de faire sous les 1h50. Les 4 derniers km m'ont paru très longs et pénibles, et ça allait en empirant à mesure que j'approchais de l'arrivée. Comme dirait Jean Perron, j'avais le nez dans l'Enfer du Mal! (Une chance que je n'ai pas plutôt utilisé cette citation-ci de Perron sur les joueurs de hockey russes. Oups, trop tard!) J'ai même songé à abandonner, pour ne pas trop endommager ma bandelette.

Ordinairement, je termine mes courses en force et je dépasse plusieurs personnes, ce qui est toujours bon pour le moral. Pour cette course-ci, c'est moi qui ai contribué à remonter le moral des autres: quand je n'étais pas tout seul dans mon monde, je me faisais dépasser! J'ai même perdu une place APRÈS la course, entre le moment où j'ai regardé les résultats affichés au chalet et celui où je suis allé voir les résultats sur internet. Je suis donc fier de déclarer que je ne me suis pas fait dépasser lors de ma visite à l'épicerie plus tard en journée!

J'ai terminé la course en 1:51:13. C'est mon meilleur temps sur cette distance, mais je suis tout de même déçu parce que:

1) En plus de rater mon objectif, j'ai battu mon meilleur temps par seulement 1min22s. Ce qu'il faut savoir, c'est que j'ai couru mon 1er demi il y a 2 ans à Ottawa avec seulement une «longue» sortie de 16 km et quelques unes de 12 km dans le corps, et que j'avais fait 1:54:14. J'avais amélioré ce temps au demi de Montréal en septembre dernier en étant moins mal préparé, sur un parcours qui monte longtemps et par une température pas idéale : environ 20degC, avec de l'humidité et le soleil qui plombait par moments. Pour la course d'hier, même s'il y avait de la neige au sol, la température froide me paraissait idéale pour faire un bon temps.

2) Pour la 3e fois, ma bandelette ilio-tibiale droite déconne. L'an dernier, j'avais dû scrapper le demi d'Ottawa après avoir subi une blessure similaire au 15 km des Pichous. Cette fois, c'est le demi-marathon de Montréal que je risque d'avoir à scrapper. Mon corps a de la difficulté à «accepter» les longues distances. Même une longue sortie lente de 18-20 km me fatigue encore plus qu'une séance d'intervalles intenses... J'ai commencé à augmenter mon volume d'entraînement il y a 2 ans et pour éviter de me blesser, j'ai ralenti le rythme. L'an dernier, je n'ai pas réussi à m'approcher à moins de 2 minutes de mon meilleur temps au 10 km, réalisé il y a 2 ans. Je n'ai jamais été aussi rapide au 5 km et au 10 km que quand je courais seulement 15-20 km par semaine, le plus vite que je pouvais. Ça laisse songeur...

En fait, j'aime mieux courir un 10 km qu'un demi-marathon. Ça défoule plus! Pour l'instant, je continue à courir des demi-marathons par entêtement et parce que je sais que je suis loin d'avoir fait de mon mieux: des semaines de 35-40 km comprenant 4 km d'intervalles, ce n'est pas assez! Et McMillan et Daniels «disent» que je pourrais faire sous les 1h45 (en se basant sur mes temps au 10 km et au 5 km). J'ai hâte d'en arriver au point où je pourrai au moins hausser le rythme à l'entraînement sans trop me maganer.

Mais bon, comme dirait probablement Jean Perron: «à vaincre sans péril, on trouve pas les meilleurs onguents!»