dimanche 21 février 2010

Demi-marathon hypothermique de Montréal

Quoi de mieux, pour commencer un blogue qui portera en grande partie sur la course à pied, qu'un compte-rendu de course? Hier matin, ma carcasse pepérienne a en effet pris part au demi-marathon hypothermique de Montréal, au parc Jean-Drapeau. Il s'agissait pour ladite carcasse d'une première présence à cette course, et d'un 3e demi-marathon à vie.

Arrivé au parc Jean-Drapeau vers 8h10 (la course débutait à 9h), je suis allé faire un petit tour dans les sentiers environnants pour répondre à la question-clé de ce samedi matin: courir avec ou sans Yaktrax? Même si le circuit Gilles-Villeneuve était censé être sur l'asphalte, les sentiers que nous allions emprunter risquaient d'être recouverts de neige et/ou de glace. 1er diagnostic: même s'il y avait de la glace à certains endroits, l'adhérence semblait être assez bonne pour que l'on puisse courir sans aide. Après être allé chercher ma puce électronique, m'être changé et avoir laissé mon sac à la consigne, je suis allé courir sur une partie du parcours pour confirmer mon choix et pour me réchauffer. Tout semblait beau, et la petite neige qui tombait ne posait pas de problème: selon les prévisions météo, il n'était pas censé y avoir d'accumulation notable. Erreur!

C'est donc avec la béatitude du pauvre naïf que j'ai commencé cette course. Tout s'est très bien passé au début, et l'adhérence était en effet très bonne, même si une mince couche de neige recouvrait le sol. Cependant au 2e km, alors que nous nous dirigions vers le bassin olympique, j'ai vu du coin de l'oeil 2 coureurs passer près de tomber. Des plaques de glace étaient cachées par la couche de neige. «Heureusement que je regarde où je mets les pieds», ai-je pensé sans ralentir le rythme. 30 secondes plus tard, c'était moi qui perdais pied, et j'atterrissais sur le genou droit. (Cet incident me donne à penser que les cheveux que je crois voir blanchir dans le miroir à mesure que les années passent deviennent en fait blonds...) Je me suis relevé et j'ai répondu que ça devrait aller au gars qui me demandait si j'étais OK. Un autre coureur est par la suite tombé lui aussi, à quelques mètres de moi. Heureusement pour tout le monde, les conditions étaient bien meilleures sur le circuit Gilles-Villeneuve. Le reste du 1er tour s'est bien passé, et j'étais légèrement en avance sur mon rythme prévu de 5:12/km.

Au 2e tour (nous devions courir 3 boucles d'environ 7 km), j'ai beaucoup raccourci ma foulée et ralenti le rythme en arrivant à l'endroit où j'avais planté plus tôt. Environ 1 km plus loin, je me suis rendu compte que je n'avais pas vraiment repris le rythme, même si mon degré d'effort ne semblait pas avoir changé, et que j'avais environ 30 secondes de retard sur mon objectif. Doh! J'ai donc accéléré le pas. La neige tombait de plus belle et le circuit Gilles-Villeneuve était maintenant complètement enneigé, mais l'adhérence était tout de même potable. C'est aussi pendant ce tour que j'ai commencé à ressentir des douleurs au genou droit, qui devait commencer à enfler...

Au 3e tour, la glace devenait de moins en moins un facteur, puisqu'il neigeait toujours et que la couche au sol s'était épaissie. Et des bénévoles avaient aussi eu la bonne idée d'épandre du sable à certains endroits. À mesure que j'avançais, mon inconfort augmentait: douleurs au genou droit, à la cuisse droite, aux mollets et, comble de malheur, à l'extérieur du genou droit, signe que ma bandelette ilio-tibiale se remettait à faire des siennes. Je commençais également à manquer sérieusement d'énergie, et je me suis rendu compte qu'il n'y avait aucune chance que j'atteigne mon objectif de faire sous les 1h50. Les 4 derniers km m'ont paru très longs et pénibles, et ça allait en empirant à mesure que j'approchais de l'arrivée. Comme dirait Jean Perron, j'avais le nez dans l'Enfer du Mal! (Une chance que je n'ai pas plutôt utilisé cette citation-ci de Perron sur les joueurs de hockey russes. Oups, trop tard!) J'ai même songé à abandonner, pour ne pas trop endommager ma bandelette.

Ordinairement, je termine mes courses en force et je dépasse plusieurs personnes, ce qui est toujours bon pour le moral. Pour cette course-ci, c'est moi qui ai contribué à remonter le moral des autres: quand je n'étais pas tout seul dans mon monde, je me faisais dépasser! J'ai même perdu une place APRÈS la course, entre le moment où j'ai regardé les résultats affichés au chalet et celui où je suis allé voir les résultats sur internet. Je suis donc fier de déclarer que je ne me suis pas fait dépasser lors de ma visite à l'épicerie plus tard en journée!

J'ai terminé la course en 1:51:13. C'est mon meilleur temps sur cette distance, mais je suis tout de même déçu parce que:

1) En plus de rater mon objectif, j'ai battu mon meilleur temps par seulement 1min22s. Ce qu'il faut savoir, c'est que j'ai couru mon 1er demi il y a 2 ans à Ottawa avec seulement une «longue» sortie de 16 km et quelques unes de 12 km dans le corps, et que j'avais fait 1:54:14. J'avais amélioré ce temps au demi de Montréal en septembre dernier en étant moins mal préparé, sur un parcours qui monte longtemps et par une température pas idéale : environ 20degC, avec de l'humidité et le soleil qui plombait par moments. Pour la course d'hier, même s'il y avait de la neige au sol, la température froide me paraissait idéale pour faire un bon temps.

2) Pour la 3e fois, ma bandelette ilio-tibiale droite déconne. L'an dernier, j'avais dû scrapper le demi d'Ottawa après avoir subi une blessure similaire au 15 km des Pichous. Cette fois, c'est le demi-marathon de Montréal que je risque d'avoir à scrapper. Mon corps a de la difficulté à «accepter» les longues distances. Même une longue sortie lente de 18-20 km me fatigue encore plus qu'une séance d'intervalles intenses... J'ai commencé à augmenter mon volume d'entraînement il y a 2 ans et pour éviter de me blesser, j'ai ralenti le rythme. L'an dernier, je n'ai pas réussi à m'approcher à moins de 2 minutes de mon meilleur temps au 10 km, réalisé il y a 2 ans. Je n'ai jamais été aussi rapide au 5 km et au 10 km que quand je courais seulement 15-20 km par semaine, le plus vite que je pouvais. Ça laisse songeur...

En fait, j'aime mieux courir un 10 km qu'un demi-marathon. Ça défoule plus! Pour l'instant, je continue à courir des demi-marathons par entêtement et parce que je sais que je suis loin d'avoir fait de mon mieux: des semaines de 35-40 km comprenant 4 km d'intervalles, ce n'est pas assez! Et McMillan et Daniels «disent» que je pourrais faire sous les 1h45 (en se basant sur mes temps au 10 km et au 5 km). J'ai hâte d'en arriver au point où je pourrai au moins hausser le rythme à l'entraînement sans trop me maganer.

Mais bon, comme dirait probablement Jean Perron: «à vaincre sans péril, on trouve pas les meilleurs onguents!»

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