lundi 22 février 2010

Les endorphines et la course

Suite à mes mésaventures du demi-marathon hypothermique, et après avoir lu le compte rendu de Véronique pour qui cette même course semble avoir été une expérience plutôt zen, j'ai eu l'idée d'écrire un petit billet sur ces moments agréables que la course nous fait parfois vivre, question de me changer les idées de mes blessures de guerre et de me rappeler que la course à pied, ce n'est pas seulement des objectifs et des plans d'entraînement. Je veux parler de ces moments pendant lesquels on se sent débordant d'énergie, quand le paysage et les endorphines se combinent pour nous faire vivre un trip 100% naturel, kasher, halal, tout ce que vous voulez.

Voici donc, en l'honneur des jeux olympiques qui se déroulent parait-il en ce moment (on n'en entend tellement pas parler...), mon podium de l'épreuve mes-trips-d'endorphine-survenus-pendant-des-sorties-de-course en 2009:

Or: au cimetière Mont-Royal, pendant une sortie d'un peu moins de 10 km, l'été dernier (13 juillet). Parti de devant la statue de George-Étienne Cartier, j'avais fait l'ascension par le chemin Olmsted et fait un tour de la boucle en haut, avant d'aller rejoindre l'avenue du Mont-Royal en passant par le cimetière. La montée s'était bien passée, et je débordais d'énergie pour la descente. Peu après mon entrée dans le cimetière, une pluie très faible s'était mise à tomber. La combinaison de cette petite pluie rafraîchissante et de la vue de ce cimetière à flanc de montagne éclairé par le soleil bas qui était visible avait quelque chose de surnaturel, pour ne pas dire féérique. L'athée très terre-à-terre que je suis a alors parlé aux morts (dans ma tête seulement, les endorphines n'étant pas une drogue assez forte pour me faire parler tout seul à voix haute...): «vous autres vous êtes morts, mais moi je suis vivant, je peux voir ça, maudit que c'est le fun!» Voilà, c'est dit. J'ai parlé aux morts, mais pas à voix haute. La sénilité se chargera de me faire monter sur le barreau suivant de l'échelle de la folie.

Argent: dans les rues de Côte-St-Luc, à l'automne (le 3 novembre en après-midi, selon mon logbook). Mon parcours de cette journée, que je faisais pour la 2e ou 3e fois, passait dans une de ces rues bordées de gros arbres dont les branches et le feuillage forment pratiquement un toit au dessus de la rue (je ne sais pas si on pourrait employer le mot «canopée» ici). Les vents particulièrement forts déplumaient les arbres à un rythme accéléré. Une quantité incroyable de feuilles rouges, jaunes, oranges, virevoltaient autour de moi avant d'aller s'ajouter au tapis multicolore dans la rue. Je me souviens de m'être dit: «il neige des feuilles!»

Bronze: au parc René-Lévesque, à Lachine, que j'ai découvert grâce au blogue de Geneviève. Arrivé à l'extrémité ouest de la presqu'île, après avoir couru près de 10 km d'une sortie de 15 km, j'ai constaté avec surprise que le soleil était tout juste au-dessus de la ligne d'horizon. J'ai pu assister au coucher du soleil avec le lac St-Louis à l'avant-plan. Ça s'est passé en novembre. Après ça, on en arrive presque à oublier les fois où on a eu le malheur de s'aventurer dans ce parc au crépuscule pendant l'été et qu'on a sniffé des maringouins parce qu'on venait d'entrer sans le savoir dans un nuage dense de ces merveilleux compagnons de nos étés, et qu'on a donc omis de retenir son souffle.

Bon. Voilà. Retour sur terre: pour l'instant, ça regarde bien pour ma bandelette. Je peux descendre des escaliers à ma vitesse habituelle (en courant), ce qui est bon signe dans mon cas. Un test plus important aura cependant lieu jeudi, lorsque je ferai ma 1ère sortie de course post-demi. Il faudra aussi que je fasse une peu de lecture pour en savoir plus sur les douleurs que je sens aux mollets depuis plusieurs mois et qui empirent lentement avec le temps...

4 commentaires:

  1. Salut Louis! Je suis content d'avoir découvert ton blogue et ta plume fort intéressante à lire! Ton Top 3 des meilleures courses en 2009 est une bonne idée, je n'avais jamais pensé faire ça avec mes courses.

    En passant, à moins d'avoir menti sur ton groupe d'âge, tu es loin d'être pepère! Tu es encore dans la quarantaine et tu as encore de belles années de courses rapides devant toi! Aussi, si ton corps prend mal les longues sorties mais adore la vitesse, respecte ta machine et gâte-la! Un demi-marathon ne vaut pas plus qu'un 10 km! Plusieurs marathoniens font l'erreur de trop pousser la machine et ruinent leur santé à long terme au lieu de l'améliorer en accumulant les blessures et les frustrations. L'important c'est de bouger et d'aimer ça!

    Mathieu

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  2. Wow, un commentaire!

    En passant, il y a erreur sur la personne, mon nom n'est pas Louis! Et mon surnom de Pepére est effectivement à prendre avec un grain de sel...

    Au sujet de la question des demi-marathons vs 10 km, je suis encore en réflexion, mais ce qui est certain, c'est que je ferai au moins un autre demi. J'ai le sentiment de quelque chose d'inachevé, et j'ai encore espoir que mon corps va finir par s'ajuster. Et entre-temps je continue de gâter la machine avec des séances d'intervalles et en jouant au hockey cosom (une fois par semaine, parfois 2).

    Bienvenue sur mon blogue, et merci pour ton commentaire.

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  3. Dans ce cas, bonjour Alain! Il y avait deux personnes avec un temps final de 1:51:13 au demi-marathon hypothermique et je n'aurais jamais pensé que tu étais le plus jeune des deux! Pepére, ce n'est vraiment pas un bon surnom! Un pepére, pour moi, c'est un grand-père qui n'arrive plus à suivre l'énergie débordante de ses petits enfants. Puisque tu arrives à courir un demi-marathon dans un temps fort respectable, tu n'as vraiment rien d'un pepére! Mais bon, c'est toi qui as le dernier mot...

    Je te comprends d'avoir le sentiment de quelque chose d'inachevé par rapport au demi-marathon, j'ai le même par rapport au marathon. D'après moi, ton corps va finir par s'ajuster, mais tu dois y aller vraiment graduellement dans tes longues sorties. Mon conseil: ne joue pas trop au yo-yo avec les distances. Si tu es habitué de faire des 5 et des 10 km, alors ta première longue sortie devrait être de 11 km, puis de 12 km la semaine d'après, puis de 13 km la semaine suivante, etc. Si tu passes de 10 km à 14 km à 17 km, ton corps risque de ne pas suivre, peu importe la vitesse à laquelle tu cours, car le millage augmente trop rapidement.

    Bon chance pour ton prochain demi-marathon!

    Mathieu

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  4. Je crois en effet avoir augmenté les distances de mes longues sorties trop rapidement cet hiver. En gros, j'ai augmenté de 2 km par semaine pour pouvoir faire au moins une sorte de 20 km avant le demi-marathon hypothermique. En plus, j'ai joué au hockey cosom pendant 2 heures le lendemain de sorties de 18 et 20 km, ce qui n'était pas très sage... Pepére n'est peut-être pas aussi vieux que son pourrait faire penser, mais Pepére n'a plus 20 ans non plus!

    Bonne chance à toi aussi pour ton prochain marathon.

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