Le moins que l'on puisse dire, c'est que le moral des troupes («les troupes» étant ici constituées de mon moi-même) n'était pas très élevé à l'approche du Demi-marathon hypothermique de Montréal.
Tel que mentionné dans mon plus récent bilan de semaine, il y avait d'abord ce foutu malaise à l'ischio gauche qui était réapparu lundi dernier et qui était encore plus présent pendant ma dernière sortie avant le demi, mercredi. Il était possible que ce malaise m'empêche de terminer la course. Pas très motivant!
Il y avait aussi le fait qu'une gastro et le malaise à l'ischio m'avaient empêché de m'entraîner comme je l'aurais voulu ces derniers temps: mon volume hebdomadaire de course à pied dans les semaines qui ont mené au demi a été de 0, 25, 46 et 32 km. Pour un gars comme moi dont le manque d'endurance est le point faible, ce n'était pas très rassurant. Je ne pouvais qu'espérer que mes nombreuses semaines de 50 km et plus de novembre à janvier avaient laissé des traces...
De plus, je me rendais compte que je manquais de pratique sur la neige et la glace. J'ai d'ailleurs dû pousser pas mal fort mercredi pour tenir le rythme de 4:43/km, qui était mon objectif initial pour le demi-marathon.
Pour le reste, disons seulement que je semble incapable de reprendre le poids perdu pendant la gastro, que je suis particulièrement stressé depuis quelques semaines et que j'avais le moral dans les talons, d'où mon absence d'envie de pondre des billets de blogue. Le but de ce paragraphe n'est pas de me lamenter, mais de montrer que pour la première fois, je n'étais pas du tout excité ou motivé en vue d'un demi-marathon ou d'une autre course.
Est-ce une belle raison noble, émouvante et philosophiquement profonde qui a fait en sorte que je me suis levé à 5h hier matin pour me préparer en vue de la course? Pas du tout! C'est tout simplement que tant qu'à avoir payé près de 70$ pour l'inscription à une course, aussi bien y aller. Et tant qu'à y aller, aussi bien faire son possible...
C'est donc avec une application quasi religieuse que je suis allé «essayer» le parcours avant la course, question de résoudre la grande question existentielle en ce samedi matin: Yaktraxer ou ne pas Yaktraxer? Le circuit Gilles-Villeneuve était recouvert d'une fine couche de glace, en plus de plaques de neige et de glace plus épaisse à certains endroits. Comme la directrice de course nous l'avait mentionné dans un courriel envoyé la veille, pas moyen de mettre du sel ou du sable sur la piste, question de préserver la qualité de l'asphalte en vue du Grand prix de Formule 1, j'imagine.
L'opinion des quelques coureurs avec lesquels j'ai discuté était partagée: certains disaient que c'était de la folie de courir sans spikes, alors que pour d'autres il allait être possible de courir «nu semelles» puisque certaines parties de la piste étaient dégagées. J'ai finalement pris ma décision après avoir constaté que l'adhérence n'était pas meilleure avec mes Yaktrax, qui ne mordaient pas dans la mince couche de glace, laquelle n'était pas si glissante que ça de toute façon. J'allais peut-être le regretter (il y avait toujours la possibilité que les conditions soient plus difficiles du côté sud du circuit, que je n'avais pas exploré), mais j'allais courir sans Yaktrax. Et de toute façon, les conditions ne se prêtaient pas à une chasse aux records personnels: j'allais simplement courir au feeling et en faisant TRÈS attention où j'allais mettre les pieds, question d'éviter de me planter comme l'année dernière.
J'ai finalement intégré le peloton de coureurs moins de 5 minutes avant le départ. Le temps d'activer le GPS de ma Garmin et que celle-ci établisse le contact avec les satellites, la course était lancée! Comme je m'étais pointé assez tard, j'étais situé environ aux deux tiers du peloton. Dès le début et pendant les 2 premiers kilomètres, j'ai donc eu à dépasser un très grand nombre de coureurs. Normalement, je peste intérieurement quand je suis englué dans un peloton au début d'une course. Hier, j'aimais ça! J'étais forcé de ne pas partir en fou et de modérer mes transports, ce qui faisait d'autant plus mon affaire que la douleur à l'ischio gauche est apparue rapidement. Ça m'aidait à me ménager.
De plus, il fallait constamment regarder où l'on mettait les pieds et être attentif au degré d'adhérence à chaque pas si on voulait éviter de se planter. Cette combinaison de cohue pendant les 2 premiers kilomètres et de surface glacée ou mouilleuse par endroits a fait en sorte que j'ai raté chacune des 3 premières bornes. Tant pis! De toute façon, je pouvais avoir une idée de mon rythme en jetant des coups d'oeil rapides à ma montre. Et la plupart du temps, j'étais sous les 5:00/km. Je me suis alors donné comme «mission» de compléter le premier tour (le parcours consistait en une boucle de 7 km que nous devions courir 3 fois) sous les 5:00/km et de décider alors si j'allais abandonner ou pas.
Comme la douleur à l'ischio n'avait pas empiré à la fin du premier tour, j'ai décidé d'en faire un deuxième et de réévaluer la situation à la fin de celui-ci. Ce 2e tour a été plus ennuyant que le premier. Pendant ce qui m'a paru être un long moment, j'étais loin derrière ceux qui me précédaient et loin devant ceux qui me suivaient. Il me semblait toutefois que la douleur à l'ischio gauche avait DIMINUÉ. Autre fait intéressant: les conditions de piste allaient en s'améliorant, probablement grâce au soleil qui plombait par moments et au passage des nombreux coureurs sur les minces plaques de glace. Le vent était toutefois nettement plus fort aux 2e et 3e tours, avec de fortes rafales dans la partie du circuit Gilles-Villeneuve située entre la montée et le pont du Cosmos, et sur le pont lui-même. À certains moments, je faisais du 5:15/km. Ailleurs, je maintenais le rythme, et j'étais toujours sous les 5:00/km en moyenne à la fin du 2e tour, à la suite duquel j'ai «oublié» de me demander si j'allais abandonner ou non: la douleur à l'ischio était partie!
Au 3e tour, j'ai augmenté la cadence dans la partie sud du circuit Gilles-Villeneuve, question de prendre un peu d'avance en prévision de la partie venteuse. À certains moments, j'étais même sous les 4:40/km, alors qu'il me semblait que j'étais dans un faux plat légèrement ascendant. La surface, qui présentait une excellente adhérence, se prêtait bien à un peu de vitesse. Dans la partie plus difficile, nous avons cependant été servis pour ce qui est des rafales de vent. Je donnais tout ce que j'avais pour atteindre mon objectif, qui était maintenant de faire sous les 1h45 et non plus seulement de maintenir une moyenne de 5:00/km, ce qui aurait donné un temps de 1:45:30. À l'approche du pont du Cosmos, je n'avais même plus la force de tourner la tête pour saluer les bénévoles et spectateurs qui nous encourageaient...
La dernière montée fut difficile. Après un dernier sursaut d'orgueil pour garder un coureur derrière moi (je m'étais déjà fait dépasser dans la côte, c'était bien assez...), c'était terminé. En regardant ma montre, j'ai eu l'agréable surprise de constater que j'étais passé sous les 1h44! Mon temps officiel: 1:43:48.
La comparaisons de temps réalisés sur des parcours différents à des époques différentes de l'année sont toujours un peu (beaucoup) boiteuses, mais il reste que j'ai battu mon ancien record de près de 6 minutes (5:55). Oui, ce record avait été réussi au Demi-marathon des deux rives par une grosse chaleur dégueulasse, sur un parcours plus difficile que celui d'hier, mais quand même: 5:55, ce n'est pas rien! Et il y avait tout de même de la glace et du vent par endroits hier sur le parcours. Les conditions n'étaient donc pas parfaites.
J'avais donc tort de m'en faire pour mon endurance, comme le montrent mes temps au tour: 34:48, 34:49, 34:13 (J'ai fini fort.)
Voici maintenant mes partiels tels qu'affichés dans mon compte Garmin Connect:
Comme on peut le constater, certaines des bornes kilométriques étaient mal placées. Mais ce qui est intéressant dans ce tableau, c'est que ma fréquence cardiaque a été assez stable du début à la fin. L'écart de fréquence cardiaque moyenne entre les premier et dernier partiels (9 battements par minute) est somme toute assez faible, signe que mon endurance est meilleure que ce que j'avais cru. Mes séances d'intervalles, pendant lesquelles je m'assure toujours de faire au moins un intervalle spécifique avec des jambes fatiguées, ont porté fruit.
En somme, cette course est vraiment satisfaisante, et je suis plus motivé que jamais de m'entraîner pour passer sous les 1h40 au 21k de Montréal.
BRAVO!!!! BRAVO!!! Mon cher ami, tu es impressionnant!! Belle course, vraiment! Tu peux être fier!! Ton récit m'a permis de suivre ta course, quasi comme si j'y avais assisté. Wow!!
RépondreEffacerWow! Bravo pepére! On dirait bien que tu rajeunis avec le temps, chanceux! ;-)
RépondreEffacerTu as eu tort de t'en faire pour ta gastro: ton assiduité et ton haut kilométrage des derniers mois ont porté fruit. Crois-moi, ça ne se perd pas en une semaine, ni même en un mois d'arrêt. La barre des 1 h 40 est à ta portée, c'est sûr! Je serai également au demi d'avril. Si je t'y vois, je t'y saluerai!
Mathieu
Merci à vous deux pour vos bons mots, j'apprécie!
RépondreEffacerAu plaisir de vous croiser lors d'une future course!
P.S. Mathieu, si tu cours toujours avec des GT-2150, ceci pourrait t'intéresser:
http://www.33-off.com/products/Men%27s--Asics-Gel%252d2150.html
Merci pour le lien Pepére, je pense en effet que je vais m'en commander une paire, car je n'en ai plus de côté. En tout, les GT-2150 me reviendrait à 118 $, pas mal moins cher que les 180 $ avec taxes pour les GT-2160 en magasin! Je m'achèterai des GT-2160 l'année prochaine quand ils seront en spécial. ;-)
RépondreEffacerSuperbe temps dans ces conditions hivernales. Le tout s'annonce bien pour ton prochain objectif. Félicitation.
RépondreEffacerMathieu: Ça vaut la peine d'acheter à ce prix-là. Je suis certain qu'à peu près personne ne serait capable de détecter une différence de qualité entre les 2150 et les 2160. Le seul «défaut» des 2150, c'est de ne plus être in...
RépondreEffacerLuc: Merci! Nous avons eu droit à des conditions nettement plus clémentes que vous pendant le Winterman, mais il reste que ce n'était pas comme en été. Ça s'annonce bien pour la suite en effet.
Salut Pepére!
RépondreEffacerJ'ai fait commander 2 paires de GT-2150 hier soir comme cadeaux d'anniversaire (je vieillis bientôt, hélas!), pour un total de 237 $. Je trouve ça quand même cher payé, car, l'été dernier, je m'en étais acheté une paire pour 90 $ au marathon de Burlington et il s'agissait du nouveau modèle de l'année et non pas d'un rabais de fin de saison. On continue de se faire avoir en achetant ici, c'est frustrant... Mais bon, puisque je ne suis pas sûr d'aller aux États-Unis prochainement, c'est mieux ça que de payer le plein prix en magasin. Je te tiens au courant de la rapidité de leur service.
Salut Mathieu,
RépondreEffacerÇa reste plus cher qu'aux États-Unis, mais la différence de prix est tout de même réduite. C'est moins enrageant.
Au fait, je me suis laissé dire que certaines compagnies sont moins excessives que Asics ou Saucony dans le gonflement de leurs prix au Canada. Par exemple, les MT101 de New Balance coûtent 90 $ ici contre 75 $ aux États-Unis, soit une différence de 20% par rapport au prix américain.
Pour ce qui est de vieillir, c'est encore pire quand on change de dizaine. C'est ce qui m'attend plus tard cette année. Y'en aura pas d'facile! ;-)