samedi 8 mai 2010

10 km du Défi du printemps des YMCA, ou «La fois où j'ai couru comme d'la marde»

Hé oui, tout est dans le titre, ou encore dans la phrase suivante: j'ai fait une course de marde. Je n'avais rien dans les jambes. Je poussais, mais je n'avançais pas et j'avais les jambes lourdes.

À quoi attribuer cette contre-performance? Difficile à dire. C'était peut-être simplement une de ces journées où le corps répond moins bien, comme ça arrive à tout le monde. Mais je crois que certaines choses (qui dépassent le cadre de ce blogue) travaillent beaucoup Pepére-qui-ne-court-pas ces temps-ci. Veut veut pas, ça finit par se répercuter sur Pepére-qui-court. Les différentes composantes de notre vie ne sont pas isolées les unes des autres. Ce matin, par exemple, réveillé à 5h après une courte nuit de sommeil (une autre), frappé de plein fouet par une vérité qui lui est apparue tout d'un coup alors que son esprit à moitié endormi avait baissé sa garde, Pepére a fini par comprendre qu'il ne se rendormirait pas. Pepére a alors songé à la possibilité de ne pas participer à la course, et d'aller à la place à son hockey cosom cet après-midi, car il savait que sa course risquait de ne pas bien se passer. Mais bon, il s'est dit qu'il avait payé son inscription pour cette course, et que l'adrénaline fait souvent des miracles, ce qui est on ne peut plus vrai.

Bon, retour à la course et à la première personne du singulier. (Parler de soi-même à la 3e personne n'est pas un signe de bonne santé mentale. Un peu plus haut dans l'échelle de la folie, il y a parler aux murs. Encore plus haut, s'imaginer que ceux-ci nous répondent, ou que Jean Charest est un politicien honnête.) Le temps de marcher de la station Viau au chalet du parc Maisonneuve, j'étais trempé! La pluie tombait fort.

Après avoir récupéré mon dossard et ma puce, j'ai fait ce qui s'apparentait vaguement à un réchauffement le long du mur «rue Sherbrooke» du chalet, à l'abri de la pluie et de la foule de coureurs qui attendaient le début de la course de l'autre côté du chalet. Je pouvais courir une quinzaine de mètres en ligne droite. C'était déjà ça de gagné...

Le départ de la course a été moins chaotique que j'aurais pensé. Oui, le peloton était dense, oui, il fallait zigzaguer pour dépasser et éviter les flaques d'eau, mais il régnait une charmante ambiance bon enfant dans mon coin de peloton, en partie grâce au soleil qui a fait une courte apparition au moment où la course était lancée.

C'est à la fin du 3e km que j'ai compris que quelque chose clochait vraiment, que je ne faisais pas juste m'imaginer que mes jambes étaient lourdes et que je n'avançais pas vite. Temps de 4:48 lors de ce kilomètre. La fin du premier tour (nous devions faire 2 fois un parcours de 5 km) a été pénible. Personne devant, personne derrière, j'étais pratiquement seul dans mon monde, et j'en arrachais vraiment. Mes 4e et 5e km ont d'ailleurs été les plus lents.

Quand j'ai vu sur le cadran, en complétant le premier tour, que le chrono était dans les 24:10, j'ai compris que ça allait vraiment de mal en pis, et que je me dirigeais vers mon pire 10 km depuis un bon bout de temps. Et les coureurs devant étaient tellement loin au début du 2e tour que je me serais probablement trompé de chemin, n'eut été des gentils et efficaces bénévoles.

Bref, rien pour me motiver. Je souffrais, je n'avançais pas, et je me demandais pourquoi je continuais cette course, puisque de toute façon j'allais faire un temps de marde. D'autres pensées qui me sont venues en alternance et à répétition pendant la course: «il faut que tu acceptes que c'est comme ça aujourd'hui, que c'est tout ce que ton corps est capable de donner»; «j'cours comme d'la marde», avec une pointe d'amusement; «c'est pas vrai que je vais faire au-dessus de 48 minutes!» C'est cette dernière pensée qui m'a donné la force de pousser plus au 2e tour, même si ça ne paraît pas tellement dans mes temps, à part celui du dernier km (voir le tableau plus bas).

Petite victoire: j'ai fini par rejoindre et dépasser les coureurs qui paraissaient si loin devant moi au début du 2e tour, et encore d'autres par la suite. Ma 2e partie de course, même si elle fut elle aussi relativement lente, fut plus rapide que la première.

Au dernier km, j'ai vraiment donné tout ce que j'avais, à tel point que j'ai combattu un peu la nausée. Quelques centaines de mètres avant l'arrivée, j'ai entendu avec surprise un «let's go Pepére!» J'ai maintenant la confirmation que c'était Mathieu! (Au fait Mathieu, quand est-ce que tu crées ton propre blogue? Un ou 2 messages par semaine, ça ne demande pas beaucoup de temps, et je serais curieux de savoir ce que tu fais comme entraînement: volume, type, rythme, etc. Et je suis sûr que je ne serais pas le seul que ça intéresserait!)

À la fin du 9e km, j'ai compris que je n'avais presque aucune chance de finir sous les 48 minutes. Cependant, en voyant le tableau indicateur, j'ai recommencé à y croire, et j'ai encore augmenté la vitesse. Trop peu trop tard cependant, et j'ai croisé la ligne d'arrivée en 48:03, soit 1:35 plus lent que mon temps au 10 km de la Course St-Laurent il y a 2 semaines! Une course de marde, comme je disais au début.

Mais bon, il y a tout de même des points positifs:

1) Je me suis pointé la bonne journée sur le site de la course
2) J'ai continué de pousser en dépit de l'inconfort physique et du fait que je savais que j'étais en train de faire une contre-performance
3) Mon 2e tour a été plus rapide que le 1er, et j'ai dépassé plusieurs coureurs
4) J'ai donné tout ce que j'avais. C'est ce que je pouvais faire de mieux aujourd'hui

Voici la preuve du point 4:


Tableau 1: Temps et fréquences cardiaques de Pepére par km lors de la Course de St-Laurent



Tableau 2: Temps et fréquences cardiaques de Pepére au km lors du Défi du printemps des YMCA


On voit que bien que si mes temps sont plus lents, mes fréquences cardiaques (l'effort) sont plus élevée.

Il reste tout de même que c'est le signe que mes efforts étaient tout croches aujourd'hui, et que c'est une course à oublier. Ce qui ne m'a pas empêché de retourner chez moi avec le sourire aux lèvres: il y a quelque chose de comique dans le fait de se lever à 7h un samedi matin pour aller se faire souffrir pendant une course, et de se planter de cette façon. Oui, comique avec une forte saveur douce-amère.


2 commentaires:

  1. Hahaha "je cours comme de la merde"! On se disait la même chose et on n'était pas très loin!! Ça a été une course difficile pour tout le monde, on dirait. Dommage, j'aurais bien aimé qu'on se rencontre! Mais ouais j'étais dans un drôle d'état après la course et je n'y voyais rien hehe!

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  2. Bienvenue sur mon blogue Véronique! Ton commentaire fait exploser de 100% le nombre de personnes ayant écrit un message dans mon blogue depuis ses débuts: ça vient de passer de 1 à 2 (Mathieu et toi). Vive la popularité, hahaha!

    Course difficile pour bien du monde en effet (et scatologique pour certains...), malgré le vent qui était beaucoup moins fort que prévu. Mais bon, on se remet vite de ce genre de déceptions en pensant aux prochaines courses!

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