lundi 3 mai 2010

La fois (reliée à la course) où j'ai eu l'air le plus fou

Ça m'est revenu quelques fois à l'esprit ces derniers jours. Et j'essaie de le garder en tête.

L'histoire commence le vendredi 13 ou le samedi 14 juin 2008, je ne sais plus trop. Disons le vendredi 13, parce que c'est censé porter malheur...

Je me décide sur le tard à participer à l'édition 2008 de la course de 10 km «Grands pas pour les enfants», qui a lieu le week-end même au parc Jean-Drapeau. Cette course, organisée par une compagnie d'assurances, sert aussi de levée de fonds pour la recherche sur les maladies infantiles. J'y ai participé l'année précédente, après avoir soutiré de l'argent à mon entourage. Pas grave, c'était pour une bonne cause, d'autant plus que mon employeur de l'époque, si je me souviens bien, avait remis une somme égale au montant total recueilli par les employés.

En cette année 2008 par contre, il n'y aura pas de levée de fonds de ma part. Je me suis décidé trop tard. Quelque temps auparavant, mon poste a fait partie de ceux qui ont été emportés par la vague planétaire déclenchée par les gros bonnets de notre compagnie pour faire plaisir aux actionnaires et recevoir leurs bonis mirobolants à la fin de l'année. En plus, dans les 2 mois précédents, j'ai dû faire 1 ou 2 séances d'intervalles tout au plus, occupé que j'étais à augmenter mon kilométrage pour être en mesure de participer sans trop risquer de me blesser à mon 1er demi-marathon, qui a eu lieu le dernière fin de semaine de mai.

Toujours est-il que je décide à la dernière minute de participer au 10 km en question. Je lis sur le site internet de la course qu'on peut s'inscrire le matin de la course en présentant un formulaire rempli et en remettant le montant requis pour participer.

Samedi le 14, au coucher du soleil, je vais courir une mini-séance d'intervalles de 10-15 minutes, question de voir où j'en suis côté rapidité. Finalement, ce n'est pas si pire, même si je sais bien que mon endurance n'est probablement pas très bonne en ce moment, et que je risque d'en souffrir le lendemain.

Plus tard en soirée, j'imprime un formulaire, m'assure d'avoir l'argent nécessaire et prépare mon kit de course pour le lendemain. J'ai hâte au lendemain, hâte de me mettre au défi, hâte de vivre l'ambiance de la course, hâte d'aller faire un tour à la tente de mon ancien employeur pour piquer un brin de jasette avec mes ex-collègues coureurs d'autres départements, des gens dont j'avais justement fait la connaissance à l'occasion de courses organisées.

Dimanche le 15, je me lève tôt et me prépare avec fébrilité et une petite nervosité. Dans le métro, j'essaie de me préparer mentalement pour la course, au fait que dans environ 1 heure, je serai en train de donner tout ce que j'ai.

Arrivé au parc Jean-Drapeau, je vais au chalet pour aller remettre mon formulaire. Pas de kiosque à l'intérieur. Je me dirige vers l'endroit où était située la consigne des sacs l'année précédente. Pas de kiosque non plus. Je décide donc d'aller vers la clairière, là où sont situées les tentes des compagnies. Je sais que mon ancien employeur aura encore une fois une tente.

Les tentes sont là, disposées en un grand cercle comme l'année précédente, et il y a des gens qui s'affairent à finir d'en monter certaines, mais je ne trouve pas celle de mon ancienne compagnie. Je fais 2 ou 3 «tournées visuelles» des tentes, lisant attentivement les noms sur chacune d'entre elles, mais aucune ne porte le logo de mon ancien employeur.

Et je trouve qu'il n'y a pas grand monde autour. Le tentes sont là, le podium de l'annonceur est là, mais il ne semble y avoir personne d'autre que les monteurs de tente. De toute évidence, le quartier général de la course a été déplacé.

Je demande à un monteur de tente où se trouve l'endroit où l'on peut s'inscrire à «Grands pas pour les enfants», mais il ne le sait pas. Je retourne vers le chalet, demandant la même chose en chemin à une ou deux autres personnes, qui ne sont pas plus au courant.

Je viraille quelques minutes de plus, et décide finalement de retourner une dernière fois à la clairière, voir si je n'apercevrais pas quelqu'un que je connais. Il n'y a personne que je connais, mais je croise un groupe de 3-4 personnes, dont une femme qui transporte un bloc-notes et semble être une organisatrice. Enfin quelqu'un qui pourra me renseigner! Je pose donc encore une fois la même question.

-«La course Grand pas pour les enfants a eu lieu hier», me répond-elle, ajoutant avec un sourire en coin: «ce matin il y a la marche contre le cancer de la prostate, si ça vous intéresse.»
-«Euh.... merci pour les informations, mais je pense que je vais laisser faire. Bonne journée», dis-je en tournant les talons et en me désolant de ne pas être une marmotte et de ne pas pouvoir me sauver par un trou dans le sol.

J'étais tellement habitué à participer à des courses le dimanche que mon cerveau n'avait pas traité ni emmagasiné l'information qui figurait pourtant bien en vue sur le site de la course et probablement aussi sur le formulaire d'inscription que j'avais imprimé et apporté avec moi: la course se déroulait le samedi 14 juin.

Retour en 2010. Voici mon mantra pour le Défi du printemps des YMCA: «la course a lieu samedi, la course a lieu samedi, la course a...»

(Ouf! Heureusement qu'à peu près personne d'autre que moi ne lit ce blogue...)

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