lundi 7 juin 2010

Intervalles et crinquage

Aujourd'hui en début de soirée, je suis allé courir ma première séance d'intervalles sur piste depuis 3 semaines (j'aurais cru que ça faisait plus longtemps). Voici quelques observations:

1) Après avoir parcouru, ces dernières semaines, plusieurs dizaines de kilomètres au rythme aérobique dans des décors souvent zen et apaisants (parcs près de chez moi, mont Royal, canal Lachine), j'ai pleinement réalisé ce soir, pour la première fois, à quel point la course sur piste est un sport différent de la course sur route ou du cross-country. Dans le sens où le trip est totalement autre: il n'y a absolument rien de zen dans une séance d'intervalles sur piste, qui donne plutôt lieu à un trip d'adrénaline et permet au coureur de se défouler tout en l'obligeant à aller chercher au fond de lui-même (ou d'elle-même) l'énergie et le courage de continuer à pousser malgré l'inconfort ressenti. En plus d'être de bons défouloirs et d'être efficaces pour développer et/ou entretenir la vitesse, donc, les séances d'intervalles apportent une variété fort appréciée quand on court plusieurs dizaines de kilomètres par semaine.

2) Je me suis efforcé de travailler ma «nouvelle» foulée pendant cette séance: foulée plus courte, ce qui aide les pieds à «atterrir» sur la plante plutôt que sur le talon (et réduit ainsi la force des impacts au sol et diminue les risques de blessures), et aussi foulée plus rapide, dans le sens où la fréquence des pas est augmentée.

Ce que ça a donné? J'ai vraiment été surpris par mon premier km de réchauffement, couru à un rythme que je voulais lent: 5:06, avec une fréquence cardiaque moyenne de 126 battements/minute! C'est sûr que ma fréquence cardiaque aurait augmenté si j'avais continué au même rythme à mesure que mon corps se serait réchauffé, mais ça m'a tout de même frappé: 5:06/km, c'est seulement 6 s plus lent que mon rythme visé de demi-marathon, et j'ai maintenu ce rythme sans aucun effort. Ça augure bien, même si je sais que j'ai encore des progrès énormes à faire côté endurance. Mes intervalles I se sont ensuite relativement bien déroulés, même si je n'ai pas été aussi rapide que pendant ma séance du vendredi le 19 mars sur la même piste.

Mais ce qui m'a le plus jeté à terre, c'est que pour la première fois, je suis descendu sous les 40 s pour mes 200 m au rythme R (courus à fond de train). J'ai fait 39 s et 38 s aux 4e et 5e tours, respectivement. J'aurais aussi fait sous les 40 s au 3e tour, si je n'avais pas eu à bifurquer vers le couloir 3 dans la courbe pour contourner un coureur/marcheur accompagné de son enfant à trottinette! Et tout ça avec un vent de face sur environ la moitié du 200 m...

Outre ma foulée modifiée, d'autres facteurs pourraient avoir contribué à ma rapidité relative d'aujourd'hui: la fraîcheur (18˚C) et le vent, le congé de séances d'intervalles que j'avais pris ces dernières semaines, et mes exercices de musculation pour les mollets, que je travaille maintenant plus en force qu'en endurance (j'ai d'ailleurs noté une augmentation de volume de mes mollets comparativement à il y a 2 semaines...).

3) Je termine avec une montée de lait. La piste sur laquelle je vais courir est située dans un parc, dans lequel il y a de beaux sentiers asphaltés bordés d'arbres pour se promener, et de beaux bancs pour s'asseoir. Malgré cela, des parents viennent faire marcher leurs jeunes enfants sur la piste de course, d'autres apprennent à leur enfant à faire du vélo sur la piste de course, des mères viennent marcher avec leur poussette sur la piste de course. Ce soir, j'ai aussi dû contourner plusieurs fois une fillette de 4-5 ans couchée dans le couloir 1 de la piste de course et qui menaçait à tout moment de se déplacer dans les couloirs d'à côté dans son agitation aveugle. Je peux comprendre que de jeunes enfants ne pensent pas à faire attention, c'est même tout à fait normal, mais où sont les parents dans ces cas-là?

Et ce sans parler des mononcles et des matantes qui viennent marcher à 3 de large sur la piste de course (il me semble qu'il ne doit pas y avoir grand chose de plus ennuyant que de marcher sur une piste, surtout quand il y a de beaux sentiers avec des arbres à quelques dizaines de mètres), et les enfants et les ados qui jouent avec un ballon de soccer sur la piste de course malgré le fait que la Ville ait enlevé le gazon au centre de la piste et y ait posé une surface de jeu artificielle, et qu'il y ait de beaux espaces verts à proximité. J'ai même dû ralentir brusquement ce soir pour éviter de plaquer un jeune d'une dizaine d'années qui s'est élancé soudainement dans mon chemin sans regarder pour aller courir après son ballon.

Bref, qu'est-ce qu'il y a de si difficile à comprendre dans le terme piste de course, et qui fait en sorte que tout plein de gens se foutent éperdument des êtres bizarres et étranges qui utilisent une piste de course pour courir?

Tout ça pour dire qu'à force d'essayer de prévoir les mouvements potentiels d'une multitude d'obstacles (humains et autres) à trajectoire et vitesse changeantes, ma séance d'intervalles de ce soir aura finalement été encore plus exigeante mentalement que physiquement...

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