J'ai participé ce soir au Test annuel des Vainqueurs, une course de 3000 m ouverte à tous. Ce fut une décision de dernière minute, et une décision pas très sage: j'avais couru sur le mont Royal hier soir, et ma sortie de plus de 12 km s'était terminée par un intervalle de 1,3 km au rythme du demi-marathon, intervalle couru en partie sur une pente ascendante. Cependant, je me suis dit que cette course pourrait remplacer les intervalles sur piste que j'avais été censé faire à la place de ma ballade sur la montagne. De plus, j'avais le goût de tenter l'expérience d'un premier 3000 m à vie, et d'une première course sur piste officielle à vie (j'ai cependant beaucoup d'expérience avec les courses sur piste en solo).
En plus ressentir les effets de ma sortie de course de la veille, mon corps n'avait pas non plus complètement digéré ma longue sortie de la fin de semaine. De plus, mon estomac, lui, n'avait pas fini de digérer mon souper au moment de mon arrivée à la piste Étienne-Desmarteaux. C'est donc avec des ischios et des fesses endoloris et en rotant ma sauce à spaghetti que je me suis présenté aux abords de la piste, après une course lente de 1,6 km depuis le métro St-Michel. (Et les quelques petits sprints que j'ai fait plus tard sur la piste et en bordure n'avaient rien pour me rassurer...)
La piste grouillait de monde, dont la plupart portaient des camisoles des Vainqueurs. À ce moment-là, je n'étais même pas certain de participer. Aller sur la piste (pour la première fois) m'a rassuré un peu: la surface est presque moelleuse! Bonne nouvelle pour mes bandelettes, que j'avais cru «sentir» en descendant des escaliers aujourd'hui. Bonne nouvelle également pour mes muscles et mes articulations...
Les participants au 500 m, 800 m et 3000 m étaient regroupés en différentes vagues selon leur rapidité. Je me suis inscrit dans la vague qui correspondait à mes temps au 5 km et au 10 km, toujours en n'étant pas sûr que j'allais participer.
Heureusement pour moi, les courses des vagues qui précédaient la mienne se sont étirées, ce qui a laissé le temps à mon souper d'être digéré et au soleil de baisser. Bref, je risquais d'atteindre mes 2 principaux objectifs: ne pas me blesser et ne pas faire de crêpe en bordure de piste ou, pire, sur la piste. En termes de temps, je n'avais pas d'objectif, puisqu'il s'agissait pour moi d'une première course de 3000 m. Je pensais faire entre 13:15 et 13:30, en étant probablement plus près de 13:30 puisque ma forme laissait à désirer avant la course.
Tous les malaises et petits bobos se sont cependant évaporés au début de la course. Parti à l'arrière du peloton, j'ai même été surpris par ma rapidité (toute relative) pendant les 200 premiers mètres, que j'ai courus en bonne partie dans les couloirs 2 et 3 parce que je dépassais des coureurs. J'ai ensuite maintenu le rythme tout en luttant avec mon moniteur cardiaque, qui s'est mis soudainement à descendre le long de mon tronc après le départ. Après plusieurs tentatives infructueuses de le remettre en place correctement, j'ai perdu patience et je l'ai enlevé. Tout ça en maintenant le rythme du 3 km. C'est donc avec mon moniteur dans la main gauche et mes clés dans la droite que j'ai fini la course...
En 2e partie de course, j'avais l'impression de ralentir un peu, mais je continuais à dépasser des coureurs. J'ai également pu bénéficier des avantages de courir en peloton: ne voulant pas être dépassé au dernier tour par un gars que j'entendais souffler derrière moi, j'ai accéléré, ce qui m'a permis de rattraper et dépasser des coureurs qui m'avaient pourtant semblé être loin devant. Même si un gars m'a dépassé comme une fusée dans le dernier droit, j'ai moi-même doublé 2 ou 3 coureurs. Ouf! Mon orgueil de coureur de milieu de peloton est sauf...
Avant le dernier 200 m, le chrono indiquait 12:01. J'ai su à ce moment que j'allais faire sous les 13 minutes. J'ai toutefois eu un court-circuit mental à l'arrivé, qui s'est manifesté par un oubli d'arrêter le chrono de ma montre. J'avais le goût de faire comme Ed Norton dans Fight Club et m'auto-donner un coup de poing au visage...
Mais très vite, les endorphines et la satisfaction de ma course ont pris le dessus. Je laisse le soin à Larry David d'exprimer comment je me suis alors senti:
Et j'avais au moins mes partiels des deux premiers km (4:16 et 4:19) et mon rang final dans ma vague (13e).Et après avoir observé la dernière vague et m'être émerveillé de la belle foulée de la plupart des coureurs (très peu font contact avec le sol sur les talons) et avoir été impressionné par le sprint final de Terry Gehl, j'ai eu l'occasion de connaître mon temps final: 12:46. Ça veut donc dire que j'ai couru le dernier km en en 4:11, et les derniers 200 m en 0:45.
Qu'en pense le McMillan Running Calculator? Il «dit» que ça équivaut à une performance de 22:16 au 5 km et de 46:15 au 10 km. À date cette année, j'ai fait un 22:14 au 5 km et un 46:28 (gun time) au 10 km. Il n'y a pas à dire, ce calculateur est prettyyyy, prettyyyyy, prettyyyyy, pretty good!
Mais le plus important, c'est que j'ai aimé ma course. Bonne organisation, tempéraure optimale, Pepére en forme surprenante au moment du départ = Pepére content. Et ça m'a rappelé à quel point j'aime les courses courte distance. Quel bon défouloir!
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