lundi 27 juin 2011

(Fracture de?) stress

Tel que mentionné dans mon bilan de la dernière semaine, je me suis mis à sentir une douleur du côté médian (intérieur) du pied droit après ma longue sortie de course de samedi. Plus précisément, la douleur est localisée au niveau de la tête du premier os métatarsien, tout près du gros orteil. Cette zone est assez sensible au toucher, et ça fait mal quand je marche. La douleur n'est pas suffisante pour me faire boiter, mais quand je procède par élimination pour en déterminer la cause, la conclusion n'est pas rassurante.


Image: Wikipédia


Premièrement, je n'ai pas d'ecchymose ou même de rougeur là où ça fait mal. Je ne me suis donc pas cogné le pied, et la douleur n'est pas non plus causée par le frottement du pied sur ma chaussure de course. L'empeigne de la Free 3.0, à cet endroit comme pas mal partout ailleurs, ne comporte d'ailleurs pas de pièce ou structure rigide qui aurait pu exercer une pression sur mon pied.

Deuxièmement, ça ne fait pas mal quand je bouge mes orteils, ce qui me laisse croire que mes muscles, tendons et ligaments sont intacts. La seule façon pour moi de ressentir de la douleur, c'est de marcher, et surtout d'appuyer sur la zone sensible

Si je n'ai pas de bleu, que rien ne frottait sur mon pied, et que mes tissus mous sont intacts, quelle possibilité reste-t-il alors, sinon un problème avec l'os, et donc une fracture de stress? Comme je l'ai mentionné dans mon dernier billet, les Free 3.0 sont loin d'être parmi les chaussures les plus coussinées, et c'était la première fois que je faisais ce parcours avec elles. Et les descentes, sur Sunnyside et Victoria, tapent fort. Il n'y a qu'à regarder le graphique du dénivelé, tiré de mon compte Garmin Connect:


Ça descend à pic en titi: une inclinaison moyenne d'environ 7% sur environ 2 km!


Ça se pourrait très bien que j'aie souffert de ce que les Chinois appellent le syndrome TMTS (too much too soon). Dans mon cas, ce serait une augmentation trop rapide de mon volume de course après mon retour à la course suite à ma blessure au pied gauche. Et trop, trop tôt avec mes Free 3.0, en plus sur mon parcours le plus stressant pour le corps.

Une partie de moi a envie de me traiter d'idiot, mais je trouve que j'ai tout de même fait preuve de prudence: pas une fois je n'ai senti de douleur à cet endroit à la suite de mes sorties précédentes. Quand j'ai commencé à courir avec mes premières Kinvara, j'ai toujours écouté les signaux que m'envoyaient mes mollets et tendons d'Achille: quand ça faisait mal, je retournais à mes GT-2150, je faisais des parcours plats, je n'exagérais pas au niveau du kilométrage. Et je pense avoir fait preuve du même niveau de prudence avec les Free 3.0. Avant samedi, je le répète, je n'avais JAMAIS senti de douleur à l'endroit qui me pose problème actuellement.

J'avais déjà prévu de ne pas faire faire du sport hier, et je m'en suis tenu à mon plan. Aujourd'hui, j'étais censé aller courir, mais je m'en suis abstenu. Pas que ça faisait assez mal pour m'empêcher de courir, mais si c'est une fracture de stress, aussi bien ne pas l'aggraver pour rien. Au moins, je ne ressens presque plus de douleur quand je marche nu-pieds. C'est un peu plus douloureux avec des chaussures, et bien entendu, ça fait mal quand je touche. La sensibilité au toucher est d'ailleurs l'un des critères qu'utilise Tim Noakes, médecin, chercheur en médecine sportive et auteur de la brique Lore of Running, pour diagnostiquer une fracture de stress (pp. 810-816 de la 4e édition). Un autre critère que ma blessure rencontre, c'est celui de la déclaration soudaine, sans signe avant-coureur. La guérison de la blessure avec du repos (au bout d'environ 6 semaines dans le cas d'une fracture à un os d'un pied d'après Noakes) est un critère inutile pour l'instant.

Le seul signe qui m'encourage, c'est que je suis capable de sautiller sur mon pied douloureux sans que ça fasse mal, ce qui, selon Noakes, n'est généralement pas le cas pour quelqu'un qui souffre d'une fracture de stress. Mais bon, ma fracture, si c'en est une, en est peut-être à un stade très peu avancé. Raison de plus pour ne pas courir dessus et l'aggraver inutilement. Je pourrais peut-être m'en tirer à bon compte...

Pour l'instant, ça serait sans doute une perte de temps d'aller consulter, puisque les rayons-X ne font rien ressortir dans les premières semaines qui suivent une fracture de stress. Dans les circonstances, je ne vois pas l'utilité d'aller passer des heures dans la salle d'attente d'une clinique sans rendez-vous dans le but de rencontrer un médecin généraliste qui pourrait me référer à un spécialiste. Qui sait, la douleur pourrait disparaître plus vite que je pense, et je me serais inquiété pour rien...

Si, en vous basant sur votre expérience personnelle ou sur vos propres déductions, vous arrivez à un autre diagnostic ou avez quelque chose à ajouter, n'hésitez pas à vous manifester, chers interwebbeurs!

4 commentaires:

  1. Salut Pepére!

    Ouin, ce n'est pas une bonne nouvelle que tu nous annonces là! C'est vraiment plate comme blessure. Mais c'est peut-être simplement un tendon étiré lors de ta descente infernale, auquel cas 1 semaines de repos et une reprise graduelle devraient suffire pour la guérison. Si c'est le cas, le marathon de Montréal reste envisageable. Mais si tu ne peux revenir à des semaines de 50 km et + à la mi-juillet, je te dirais que ça regarde mal.

    Je ne veux pas faire mon avocat du diable, mais je miserais un 2 sur le manque de coussinet de tes souliers minimalistes comme source de ta blessure. Tu n'as peut-être pas encore la foulée parfaite et le fait de courir en descendant accentue le stress dans les articulations. Bref, je garderais les minimalistes pour les parcours plats et je chausserais des GT-2150 pour les parcours plus exigeants. Tu peux en croire mes 20 ans d'expérience en course à pied, souliers "lourds" ou non, ça ne change pas grand-chose aux performances! Mais bon, l'amour est plus fort que tout, alors tu peux bien n'en faire qu'à ta tête de vieux pepére! Je vais continuer de te lire quand même! ;-)

    RépondreEffacer
  2. Mmmmm, pas trop d'idée sur ce qui t'arrive(?)!! Mais une chose est certaine, prends-en bien soin!!! J'espère que ça guérira rapidement!!! Bonne chance!!!

    RépondreEffacer
  3. Mathieu: Je suis pas mal d'accord avec le chiffre de 50 km à la mi-juillet, surtout que je voudrais monter à 80 km/semaine avant le marathon, si marathon il y a. Ceci dit, je suis un peu plus optimiste ce soir, car les choses ont évolué: c'est toujours douloureux quand je marche avec des chaussures, mais ça ne fait plus mal quand j'appuie, seulement quand je frotte en faisant bouger la peau, et la douleur n'est plus tout à fait au même endroit. Je ne crois pas que ça aurait évolué aussi rapidement si c'était une fracture de stress.

    Pour ce qui est de l'amortissement, il y a une différence significative entre les Kinvara, dont la semelle n'est pas vraiment minimaliste, et les Free. Ma blessure vient probablement de ce que j'ai utilisé les Free pour mon trajet le plus «heavy», en plus après avoir augmenté rapidement mon volume d'entraînement ces dernières semaines. Pour mes premières sorties après la reprise, je prévois utiliser les Kinvara et me limiter à des trajets assez plats, mais j'en ai terminé avec les GT-2150: la dernière fois que j'ai couru avec, j'avais l'impression d'avoir les 2 pieds dans le plâtre!

    Sous-entendrais-tu que j'ai la tête dure, par hasard? Je vois que mes écrits me trahissent! ;-)

    Claire: Merci pour les bon mots! Moi aussi je commence à être à court d'idées sur la cause de ma douleur! Il me semble que si c'était un nerf coincé ou un problème de tendon, la douleur ne serait pas aussi localisée. Toujours est-il que je ne prévois pas recommencer à courir tant que ça me fera mal en marchant, question d'éviter d'aggraver les choses...

    RépondreEffacer
  4. Définition de pepére: vieux grincheux qui n'en fait que sa tête! Hihi! ;-)

    En passant, un bon entraînement que font des marathoniens pour améliorer leur endurance et leur forme physique, c'est de courir avec de légers poids aux chevilles ou avec une veste lourde du même type. Comme ça les muscles des jambes deviennent plus puissants puisqu'ils travaillent plus fort. Et lorsque tu enlèves les poids, c'est fou la vitesse que tu gagnes! Donc, les GT-2150 peuvent avoir une réelle utilité dans tes entraînements, ne les jette pas tout de suite à la poubelle!

    En passant, mes GT-2150 ne m'ont pas empêché de courir le 5 km de la coupe Dix30 de dimanche dernier en 18 m 6 s. C'est davantage l'humidité oppressante et la difficulté à évacuer ma chaleur qui m'a empêché de passer sous la barre des 18 minutes. J'aurais couru nu-pieds que je n'aurais pas été plus rapide, j'en suis convaincu. De toute façon, je préfère avoir des jambes fortes que des jambes frêles! Héhé! Commentaire à ne pas prendre au pied de la lettre, évidemment! ;-)

    RépondreEffacer