Oui, bon, j'y arrive, à ce 5 km couru hier en solitaire qui m'a amené à relater (trop) longuement mon émouvante histoire d'amour de jadis avec les 5 km et ma fascination quasi pathologique pour le chronomètre et les chiffres.
Au départ, j'étais censé courir le 10 km de la Course et Marche Populaires de Lasalle et le 21k de Montréal, avant de me rendre à l'évidence que je devais modifier mes plans à cause de mes problèmes de bandelette. J'avais donc décidé de me rabattre sur le 5 km de la course de Lasalle et le 10 km de la Course St-Laurent. Quand j'ai constaté que les moyens de pression des cols bleus avaient forcé les organisateurs à annuler le 10 km de la course de Lasalle et à modifier le parcours du 5 km, j'ai décidé de passer mon tour et de faire un 5 km seul en piste à la place.
C'est donc hier que j'ai fait cette course de remplacement, qui allait aussi me permettre d'évaluer ma forme actuelle et de savoir à quoi je peux m'attendre pour le 10 km de la course de St-Laurent.
La température de 12-13˚C se prêtait parfaitement à l'exercice. Il y avait même un bon petit vent frais pour compenser le soleil qui plombait à travers la mince couche de nuages. Bref, la température était idéale pour courir (idéale pour moi en tout cas). En plus, mon match de cosom d'hier soir avait été annulé en raison d'un manque de joueurs dans notre équipe, ce qui allait me permettre de pousser à fond sans avoir à en payer le prix quelques heures plus tard.
En me basant sur mes temps réalisés en 2009 lors de mes quelques courses de 5 km en solitaire sur cette piste, je n'étais même pas certain de faire sous les 23 minutes, et je n'osais même pas espérer un 22:30, soit 54 secondes/200 m (j'ai tellement couru souvent sur des pistes de 200 m que je ramène toujours tout en termes de «tours» de 200 m, même quand je cours sur des pistes extérieures de 400 m).
Après 1 km fait au rythme facile pour me réchauffer (BOOOORIIING!), je suis passé en mode «5 km», en me disant, comme au bon vieux temps, que j'avais 25 «tours» de 200 m à faire, et que je devais adopter un rythme qui allait me permettre de durer pendant ces 25 tours. Mon rythme pendant les 5 premiers «tours» a été assez constant, et j'ai été agréablement surpris par mon temps au 1er km: 4:31. «C'est bien, je suis en avance sur le 4:35/km, qui donnerait 22:55 sur 5 km», ai-je pensé.
Une autre chose qui m'a surpris, ç'a été de constater à quel point les tours passaient vite et à quel point ce n'était pas souffrant (je crois que mes séances d'intervalles de ces dernières semaines m'ont beaucoup aidé). 7 «tours», 8 «tours», et je maintenais toujours le rythme tout en conservant le même niveau d'énergie. J'ai complété le 2e km en 4:28, ce qui me donnait, après 2 km, 1 s d'avance sur le rythme de 4:30/km, soit 22:30 sur 5 km. Je pensais bien que j'allais commencer à faiblir aux 3e et 4e km, comme ça m'arrivait souvent dans le bon vieux temps: je courais la plupart du temps les km 1 et 2 un peu plus rapidement que les km 3 et 4, avant de tout donner dans le dernier km, qui était souvent mon plus rapide.
Mais je n'ai pas ralenti cette fois, même si mon cardio a commencé à en arracher au 4e km (du côté musculaire, tout s'est bien passé). Au contraire, j'ai été un peu plus rapide aux km 3 et 4, avec des temps identiques de 4:27 pour chacun de ces deux km.
J'ai maintenu le rythme au 5e km, en m'efforçant de garder le tronc droit (mes nouveaux exercices pour les abdos, commencés il y a plusieurs mois, rapportent) et de rentrer le menton, tout en me disant à la fin de chaque tour: «O.K., 22 tours, ça fait 88% de la distance», etc. On est maniaque des chiffres ou on l'est pas! J'ai poussé le plus fort que je pouvais à ce moment dans les derniers 200 m, que j'ai courus en 50 s. Temps au dernier km: 4:21. Total: 22:14!
J'étais très content d'être passé à seulement 15 s de réaliser un temps sous les 22 minutes, qui était mon standard pour déterminer si j'étais en forme ou pas «dans le bon vieux temps» où je ne courais que des 5 km. Après ma première blessure à la bandelette, qui m'avait forcé à arrêter de courir pendant 6 semaines à l'automne 2005, ça avait pris plusieurs mois avant que je réussisse à revenir sous les 22 minutes. Et là, avec un nombre assez restreint d'entraînements en vitesse, je viens de réaliser un temps qui s'approche des 22 minutes du 1er coup.
En plus, ça m'encourage: je serais probablement capable de retomber dans les temps que je réussissais il y a 6 ou 7 ans, ce qui n'est pas toujours évident quand on est un trentenaire avancé!
Selon le McMillan running calculator, mon temps d'hier équivaut à un 46:11 sur un 10 km. L'an dernier, mon meilleur temps dans les trois 10 km auxquels j'ai participé a été de 47:36, réalisé au... 10 km de la course de St-Laurent (mon pire a été de 47:45!). Si je réussissais le temps prédit par le calculator, ça me placerait à moins d'une minute de mon meilleur temps sur 10 km, qui date de 2 ans et demie.
Mais bon, rien ne dit que la température, le jour de la course de St-Laurent, sera aussi clémente qu'hier, ou que je suis aussi bien entraîné pour un 10 km que pour un 5 km. Réponse dans 10 jours!
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